Une initiative particulièrement intéressante, aux résultats inattendus...
https://www.letelegramme.fr/morbihan/lo ... 303501.php
Dix élèves en cours du soir aux Beaux-Arts de Lorient vont suivre un atelier hors-les-murs peu ordinaire. Aux côtés de leur professeur Aleksandra Ruszkiewicz, ils vont prendre des photos, faire des croquis et peindre, lors d’un voyage aller-retour sur la ligne 4 de la CTRL, ce jeudi 6 juin. Au milieu des autres voyageurs…
Ils se sont donné rendez-vous à 17 h, à la gare d’échanges. Les dix élèves de l’atelier « recherche », encadré à l’Ecole européenne supérieure d’arts de Bretagne (Eesab) par Alekandra Ruskiewicz, vont monter dans un bus de la ligne 4, en direction de Lomener. Ils auront le voyage aller, ainsi que celui du retour, pour réaliser leurs croquis, prendre leurs photos et notes, faire leurs vidéos, « avec l’accord préalable des passagers, qui accepteront de donner de la matière à cet exercice », précise l’école des Beaux-Arts.
« Dans un bus, une première ! »
Pas d’exposition à la clé. « Il s’agit de démarrer un travail plastique. Les ateliers de recherche permettent à des amateurs avertis de continuer à progresser dans leur exploration. Avec Aleksandra Ruszkiewicz, le travail se construit autour d’un sujet (un mot, une phrase, un lieu ou une matière). Chaque participant détermine ses pistes de travail », détaille encore l’Eesab. Des sorties sont régulièrement proposées à la belle saison. Les ateliers se sont ainsi déjà téléportés vers les serres municipales, le Réservoir de l’Enclos du port ou encore la Glacière. « Mais dans un bus, c’est une première ! », termine encore l’école, pour prévenir le grand public.
L’Eesab rappelle qu’elle propose également en cours du soir des cours de peinture, dessin, gravure, volume-sculpture, modèle vivant, photographie, histoire de l’art, ainsi que des cours pour enfants et jeunes.
Et donc, l'expérience, racontée dans un deuxième article :
https://www.letelegramme.fr/morbihan/lo ... 304608.php
Ça roule pour les élèves en cours du soir de l’Ecole européenne supérieure d’arts de Bretagne (Eesab). Sept d’entre eux se sont pris au jeu d’un cours hors-les-murs inédit, ce jeudi après-midi. Embarqués sur la ligne 4 de la CTRL en direction de Ploemeur, ils ont travaillé autour, par et pour le voyage.
Certains avaient un appareil photo autour du cou, d’autres un carnet de notes à la main, une troisième une plaque de cuivre prête à accueillir la main des voyageurs. Myriam, Frédéric, Maryvonne et les autres avaient rendez-vous à 17 h, à la gare d’échanges, ce jeudi. Objectif : monter dans le bus de la CTRL, ligne 4, en direction de Lomener.
« On va faire le voyage aller-retour. Chacun de ces élèves en cours du soir fera sa propre démarche. On l’a déjà tenté sur le batobus auparavant. Quand on se déplace, on laisse une place pour la flânerie du regard et de l’esprit. Sortir de sa zone de confort apporte aussi de l’inspiration », note, en poinçonnant son billet, la professeure Aleksandra Ruszkiewicz, aux Beaux-Arts depuis dix ans.
« Seulement les pieds des gens »
17 h 10 : Maryvonne y va de ses photos à chaque nouvelle station. « Je m’intéresse seulement aux pieds des gens ! », souffle-t-elle. Frédéric, lui, surprend son monde en se déplaçant dans tous les sens, sa « partition graphique » en mains. « Je transforme les dessins en sons. Ce sera la musique des voyageurs ! », explique le Quévenois, en mode teasing.
Laura, plus discrète, compte demander à plusieurs passagers d’évoquer le souvenir d’un être cher disparu… le temps du voyage. « Je vais prolonger l’expérience dans le train, ces prochaines semaines, et je collecterai le tout, note l’élève de 47 ans, qui reprend des études en première année à l’Eesab de Quimper à la rentrée. J’ai remarqué que l’on pouvait avoir des conversations plus personnelles et plus fortes avec des inconnus dans un lieu public, plutôt qu’avec des gens que l’on voit tous les jours ».
17 h 30. Arrivée du bus à Kernével, à Larmor-Plage. Laura va pouvoir se lancer. Les autres « work in progress » (travaux en mouvement) se dessinent dans les rangées. Nous, nous descendons là. C’est l’heure pour les artistes de laisser libre cours à leur créativité.
J'imagine bien la même chose à Lyon, qui ne manque pas d'écoles d'art ou de création, y compris en cours du soir, qui pourraient s'appuyer sur le potentiel bien plus consistant (en terme de durée de trajets, par exemple) du réseau !
D'une certaine manière, c'est sensiblement le même fonctionnement intellectuel que les sorties Lyon en lignes : on utilise les bus, les trams, des métros, des trains pour des déplacements où la part de l'observation est presque plus importante que le rythme des correspondances... et chacun en ramène des informations et des plaisirs différents des expériences en tant que consommateur de trajet scolaires ou pro ...