Sans vouloir jouer les pénibles, perso la tarification de RE m'indiffère.
Par contre, rentrer la desserte de l'OL Land dans le périmètre des TC financés par mes noisettes, ça, oui, ça me gêne. Mais ce n'est pas le sujet de cette discussion.
Je suis par contre assez surpris de certains commentaires...
RE est pensé, conçu, exploité, pour la desserte entre l'aéroport et la Part Dieu ; point barre.
Le fait qu'une gare tgv sous exploitée se trouve - ho, surprise !- sous les avions dans le périmètre du terminus de RE, n'a qu'un lien accessoire avec RE.
En gros, l'utilisation de RE pour une liaison de trafic ferroviaire n'est tout simplement pas rentrée dans son modèle économique ! Et dans la réalité, il semble que ce trafic soit anecdotique.
Si RE représentait un intérêt pour une liaison lourde entre la gare Part Dieu SNCF et StEx TGV, il est plus que probable qu'une participation au tour de table aurait été sollicitée (et peut-être même par les 2 structures). Cela aurait permis de sécuriser le montage financier sans le concours du département, si ça se trouve... Or personne n'a été demandeur, semble t-il.
Parallèlement, la définition du cahier des charges fait que dans la pratique, le matériel et l'infra ne permettent pas d'assurer une quelconque desserte de masse pour transférer l'équivalent d'un tgv, par exemple...
Ce qui me perturbe encore plus, c'est le présupposé autour de RE, avec crispation sur son tarif.
Si on a
pour quelque raison que ce soit l'obligation stricte et définitive de prendre l'avion, on va faire court :
A) soit
on y est obligé, et :
. c'est le cas du collaborateur qui produit la note de frais qui va bien, en accord avec le comptable de la boite,
. c'est le pauv' touriste qui est "obligé" de prendre l'avion pour aller "se faire bronzer les circuits aux Baléares"...
B) soit on n'y est pas obligé, parce qu'on prend l'avion "pour le fun" au gré des promotions des voyagistes, en gros.
Et c'est pour des raisons non indispensables, donc ; le coût de RE, ben c'est un ou deux coktails de moins aux Seychelles, non ?
C) J'entrevois bien une catégorie C), mais je serai surpris qu'elle soit majoritaire : les voyages pour rendre visite à la famille, et garder du lien.
Dans tous les cas, je vois mal par quelle construction mentale on admet sans discussion le système de tarification du transport aérien (alors que des trajets à 20€, faudra qu'on finisse de m'expliquer, un jour)... Ou alors c'est qu'on est persuadé d'être plus malin ou flambard que les autres ?
J'ai du mal surtout avec le fait qu'on estime possible de dissocier le prix de l'avion du prix du trajet de liaison pour aller ou revenir de l'aéroport, de surcroit en critiquant le prix de cette prestation. C'est un tout, non ? Et un avion, ça ne se gare pas exactement n'importe comment, n'importe où en rentrant du taf, comme une voiture en bas de l'immeuble ? Donc il faut "aller le chercher" et en revenir. Et il faut raisonner en "coût global" et pas en dissociant le coût du trajet pour aller le chercher...
RE assure une prestation spécifique sur un segment précis, déconnectée à mon sens de l'offre TC standard ; comme rappelé par d'autres, si elle ne convient pas, d'autres moyens existent : taxi, vtc, uberisés&co, famille ou collègues de travail, vélo, trottinette, etc...
Le fait qu'elle doive fonctionner sur un autre modèle économique que les TC me paraît adapté à son objet, et j'apprécie qu'on ne répercute pas son coût sur le fonctionnement général. Ça me ferait soigneusement braire de savoir que mon p'tit ticket et mes p'tits impôts soient partiellement utilisés pour cette clientèle avionisée, qui est parfaitement capable de se débrouiller toute seule.
De la même façon, le supporter qui a banqué pour son billet peut aussi payer plus cher la prestation de transport par tram vers le stade...
Mais c'est peut-être aussi révélateur de quelque chose de plus préoccupant ; si payer un prix stable et déterminé pour une prestation est systématiquement tabassé au dogme de "il faut tout libéraliser" parce que "tout doit être gratuit" ou "tous des voleurs tout'façons", il y a peut -être des questions à se poser... et pas que sur les transports !
Les affairistes qui restent vivants après avoir piloté les grandes secousses de ce type, font en général les prix qu'ils veulent par la suite, ayant plus ou moins le monopole... et on file direct vers le pas supportable.
Pour ceux qui restent sur le carreau, comme le souligne Echec et Matt, la question ne se pose plus de savoir si RE est "trop cher" ou pas. Ni tout le reste, d'ailleurs.
Ils ont été mis en danger, eux et leurs proches, et c'est le seul paramètre inacceptable.