La ligne des plages a repris son fonctionnement samedi 28 juin, mais la desserte du Bourget-du-Lac a été supprimée.
Le point sur la situation avec
L'Essor Savoyard du 3 juillet
[align=center]La ligne des plages sous surveillance[/align]
Dimanche 22 juin, à la suite d'un ultime affront perpétré par quelques mineurs agités, la ligne des plages du réseau Transdev a été interrompue, un droit de retrait qui a pris fin samedi 28 juin, non sans quelques modifications.
Sous réserve que cessent les incivilités dont la ligne fait l'objet depuis trois ans.
ça sera la goutte d'eau qui aura enjoint les responsables de Transdev et du conseil général à faire valoir leur droit de retrait, au motif que la sécurité des conducteurs de car et des passagers était engagée. « Sur une ligne touristique de surcroît, c'est dramatique » , ajoute David Rituper, directeur de Transdev Savoie. Dimanche 22 juin, une bagarre a éclaté au départ de Chambéry sur la ligne allant desservir les pages du lac du Bourget. « C'était des jeunes de Chambéry, une bande de mineurs. Ce fut l'acte terminal d'actes récurrents qui surviennent dès qu'il fait beau ». Habituellement, depuis trois ans, sur un mode crescendo, « ils fument, s'insultent, se battent dans les cars. Ils vont même jusqu'à jeter des projectiles sur le chauffeur. Il est temps de mettre le holà ».
Transdev est exploitant de la ligne mais dépend du conseil général de Savoie et c'est en accord avec ce dernier que la décision d'interrompre la ligne puis de la remettre en fonction, sans passer par la plage du Bourget-du-Lac, a été prise. « Nous avons eu une réunion entre le CHSCT et le CG73 pour voir quelles mesures prendre sur un parcours qui profite aux habitants et aux touristes, population plus âgée que les locaux. Nous avons obtenu plus de présence humaine et de forces de l'ordre, pour un temps nécessaire. Si cela ne donne rien, nous interromprons la ligne pour une durée indéterminée » , confie David Rituper.
« Nous avons totalement appuyé ce droit de retrait », assure Jean Pirat, directeur des transports au conseil général.
« Cette position était la plus sage pour apaiser les tensions et repartir sur de nouvelles bases ». La mairie du Bourget-du-Lac ne souhaitait plus être desservie, elle a été exaucée. La perte est minime puisque l'arrêt du Bourget ne concerne que « 6% de notre clientèle, qui privilégie l'axe Chambéry centre-ville-Aix centre-ville ».
On parle là d'une ligne agréable, espace climatisé, rapide et direct. « Mais l'effet de groupe joue à plein, la gendarmerie ayant dû intervenir à plusieurs reprises », poursuit David Rituper. « Plus de présence humaine ? » s'interroge Jean Pirat, « ce n'est pas la solution. La personne aurait sur elle toute la pression. C'est davantage vers un accompagnement ponctuel avec les autorités qu'il faut aller ».
En 2013, 35000 personnes ont été transportées sur ce trajet, l'impact d'une telle mesure étant encore à analyser sur ce début de saison estivale.
« La ligne est en observation, en espérant qu'il n'y ait pas d'autres incidents à déplorer à l'avenir ».
En attendant, c'est la ligne 2 du Stac qui a pris le relais : « On ne peut pas dire qu'ils récupèrent le problème », tranche Jean Pirat, « il ne faut pas parler comme ça ». « On a la police, les médiateurs, les régulateurs, on fait tous le même boulot. On sait qu'un jour on va avoir un problème, tous les ans c'est pareil », se désole ce chauffeur de la ligne 2...
Un conducteur : « Un truc de fous »
Il est conducteur sur la ligne des Plages et il en a vu de belles. « Ça se bat, ça s'insulte, ça jette des projectiles... » Ça ? Ces mineurs qui autrefois se déplaçaient en meute, qui aujourd'hui arrivent en troupeau. « On ne peut pas intervenir, ce n'est pas notre rôle. À part enlever les clés et arrêter le car, on ne peut rien faire. Si on s'oppose à eux, ils nous menacent.
Pourtant, ce sont des merdeux, mais à 40 contre 1... » C'est le moment d'avoir le moral ou le sens de l'humour. « C'est un truc de malade, j'ai l'impression que le conseil général attend qu'il arrive un gros problème. Nous voulons deux mecs en permanence avec nous ou alors rendre la ligne payante pour tout le monde ». Car cette ligne est gratuite pour les abonnés Stac. Et le contrôle desdits abonnements est plus que défaillant : « Ils passent avec des cartes périmées mais là encore, que voulez-vous qu'on fasse ? » Un argument repris par un agent de conduite de la ligne 2 : « Ils agissent en toute impunité car ils savent qu'ils sont mineurs, qu'ils ne risquent pas grand-chose. Le type qui veut quand même monter montera. Après, on s'oppose ou non. Il existe une loi sur l'entrave au bon fonctionnement d'un service public : pourquoi n'interdit-on pas tout simplement l'accès aux transports à ces personnes ? » « Un des employés, en CDD, de la ligne des Plages a fait le trajet une fois, il a dit qu'il irait au bout de son contrat et qu'il arrêterait ensuite. Une autre a fini en larmes sur le parc du Verney ». Ça ne peut plus durer...
Source
http://www.lessorsavoyard.fr/Actualite/ ... ance.shtml