Beauseigne, les mamis... ! Vl'a t'y pas qu'on y cause de Guignol, et qu'icelui se retrouve dans les embiernes ! En pleine promotion du Beaujolais, en plusse ? ! ! !
http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon ... ur-theatreLa dernière compagnie de Guignol, présentant une version "adulte" accessible aux enfants * arrête sa route cette fin d'année, soit dans moins d'un mois !
(*avec du contenu incisif tranchant avec les spectacles gentillets pour les z'enfants, qu'on peut trouver parfois, comme les petits cirques familiaux, en milieu rural)
Fini Guignol et Gnafron qui prenaient le "tramevet de la Guille" ou remontaient avec la ficelle pour aller clanquer avec la mère Cotivet...
Pinaise. C'est encore du Patrimoine qui dégage, et brutalement. Alors qu'il participe au moins autant qu'un certain club de foot au rayonnement international de Lyon, rien n'est prévu pour que d'éventuels repreneurs puissent prendre la suite, avec un passage de relai intelligent...
On parle bien de Patrimoine Vivant, un truc non réservé aux spécialistes, mais propriété de tout le monde. Qui devrait faire l'objet d'une protection et d'attention toute particulière...
En réaction, ils ont demandé un rendez-vous avec Gérard Collomb. “On s’est dit qu’il avait du temps puisqu’il est un week-end sur deux au Parc OL”, ironise Filip Auchère. Rendez-vous qui est resté lettre morte.
“C’est incompréhensible, parce que ça fait vingt ans que l’on valorise sa ville dans le monde, regrette le directeur artistique. Guignol est reconnu partout. Depuis des années, on voyage aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Chine, à Taïwan, en Afrique. Guignol est dans le dictionnaire des noms communs. En Amérique du Sud, le mot “guignol” est celui qui définit le mot marionnette. La figure du petit prolo qui dénonce tout haut ce que tout le monde pense tout bas est universelle. Tous les pays nous veulent, il n’y a que la Ville de Lyon qui ne le voit pas. C’est même pire que ça, ils ne nous croient pas. Mais c’est logique, puisqu’ils n’expertisent pas ce qu’ils font de l’argent public.”
Depuis dix-huit ans, les Zonzons ont vu les méthodes de la municipalité changer. “Il fut un temps où Guignol faisait partie de l’ordre du jour au conseil municipal, au même titre que l’opéra, mais plus aujourd’hui. Ces petites marionnettes ne sont plus assez bien pour la ville”, relèvent-ils.
Faute de réponse, le théâtre fermera le 31 décembre prochain. Peut-être même avant, la Ville imposant à la compagnie un agent de sécurité incendie à chaque représentation – “chose dont on n’a pas les moyens, explique Filip Auchère. S’ils nous l’imposent, on n’ouvrira pas à Noël”. Dans les coulisses, entourés de marionnettes et de décors, les Zonzons vivent tout de même avec nostalgie leurs derniers moments et restent fiers de leur parcours : “Chaque année, on reçoit entre 16 000 et 24 000 personnes, soit environ 308 000 spectateurs depuis le début. On a créé 54 spectacles et accueilli 230 compagnies. Le tout dans un petit théâtre de 130 places.”
Il faut dire que Guignol colle à la peau de la ville. “Ici, il y a beaucoup de gens de passage, mais il y a surtout une base lyonnaise. Dans la ville, venir voir Guignol est un rituel. Ce n’est pas possible pour un Lyonnais d’avoir des enfants qui ne connaissent pas Guignol”, raconte Filip Auchère.
Si ce dernier a “baissé les bras” – il a arrêté de jouer depuis plus d’un an –, ces marionnettes lui manqueront. Derrière le castelet, le regard brillant, le bras dans la jupe, il les manipule avec toujours autant d’émerveillement : “Certaines ont 120 ans. Elles portent l’ADN des Mourguet [les inventeurs de Guignol, NdlR] qui ont joué avec. Ce qui est encore plus beau, c’est qu’un enfant qui vient au spectacle aujourd’hui voit la même marionnette que ses parents et ses grands-parents avant lui.”
Sans visibilité sur le repreneur, Guignol pourrait-il disparaître de Lyon ? Non, répond Stéphanie Lefort, “c’est la fin des Zonzons, mais pas celle de Guignol”. Pourtant, sans passage de témoin entre compagnies, ce sera difficile pour les suivants, selon elle : “À part les marionnettes, qui appartiennent à la ville, tout le matériel appartient à la compagnie. Donc nos successeurs vont se retrouver avec une coquille vide. D’ailleurs, la municipalité projette de remettre ces marionnettes au musée Gadagne et il n’y a rien de pire qui puisse arriver à Guignol que d’être muséifié.”
Comme pour le Musée des Tissus, il n'y a - vraiment - rien à faire ?