Rémi a écrit :Salut
Cela dépend... à Lyon, j'avais 45 minutes de transport pour aller au travail. A Orléans, 30. A Paris, j'ai commencé à 30, et je suis aujourd'hui à 15. Je dois être un très mauvais exemple
A+
Rémi
Non ; tu es simplement un exemple vertueux : tu intègres la mobilité comme paramètre principal, et tu déménages à coté ou à proximité de ton travail.
Sur ce plan, la performance est au rendez vous, mais il est pratiquement inconcevable d'amener une majorité de personnes à fonctionner comme ça. Tout simplement parce qu'aujourd'hui, un seul salaire ne suffit pas dans presque toutes les configurations, et que la mobilité ne peut pas se gérer aussi facilement pour 2 personnes et pièces rapportées, que pour une seule : travail, ok, mais le reste ? famille, études, amis, etc... ?
Si on accorde un minimum d'importance au lien social, faire partie d'un quartier, d'associations, d'un cercle de connaissances, avoir des gamins qui ne changent pas d'école et de copains tous les 2 ans, etc. constituent autant de freins à la mobilité.
Si on fait abstraction de ça, et que le travail constitue le pôle exclusif autour duquel la vie s'organise, l'existence prend un tour un peu noir avec quelques os, non ? Et internet ne peut pas être un substitut cohérent.
Et on s'expose à une désintégration en vol au moment où quelqu'un vous explique que "vous n'êtes pas suffisamment performant, exit".
C'est pour ça que, comme le dit Yannick, une offre de transport doit être la plus large possible ; j'ajoute qu'elle doit offrir des trajets les plus courts possibles, avec le moins de correspondance possible, et qui permet suffisamment de souplesse pour pouvoir se dire "j'ai raté un train / tram / bus (rayer la mention inutile)" j'attends pas longtemps et j'ai le suivant. Si le suivant est à H+2, pas bon. S'il est à 5mn, pas forcément bon non plus, pour des problèmes de coûts dont on a déjà largement parlé.
Le problème de l'Idf, c'est que l'échelle théorique permettant une mobilité relative, tout en conservant une trame sociale satisfaisante, a été atomisée.
Pour des questions de glorioles politiques mal assumées ? Pour des questions d'incompétences ? de fatalisme devant un processus échappant au contrôle ? de rentabilité immédiate sans chercher à voir plus loin ?
Trop grand, trop loin, trop de monde, trop de décalage entre une échelle humaine et ce qui est devenu nécessaire pour fonctionner "techniquement".
Et ce n'est pas en continuant à empiler des outils de transport, sans réflexion à l'échelle du territoire complet que cette échelle sera de nouveau accessible.