Message non lupar Rémi » 26 sept. 2017, 20:30
Salut
Il faut arrêter de regarder la situation avec des oeillères. La situation d'Alstom est loin d'être simple et la séparation entre les activités de transport et d'énergie y est marginale. La branche ferroviaire a une activité très centrée sur le marché français. Le TGV en est la plus belle incarnation : beau produit mais qui globalement ne se vend qu'en France, et de temps en temps dans le monde par des accords diplomatiques. Si on excepte les cas espagnols et sud-coréens, parce qu'on était clairement en avance à l'époque, que s'est-il passé depuis ? Résultat, Siemens avec son produit plus classique répond mieux qu'Alstom aux besoins des clients.
Du côté des locomotives de ligne, là, c'est simple, Alstom a baissé pavillon. La Prima ne s'est pas beaucoup vendue. La vraie Prima 2 n'est pas allée plus loin que l'essai d'homologation. Résultat, Bombardier a trusté le marché avec ses excellentes Traxx et Siemens prend la suite avec la Vectron qui a l'air encore meilleure.
Ensuite, on peut noter des doublons sur la gamme régionale (Desiro, Coradia), les métros (Métropolis et le produit de Siemens dont le nom m'échappe), les tramways (Citadis et Avenio). Sur le segment 2 niveaux, Alstom est typé français jusque dans le gabarit. Siemens, par nature, est au gabarit teuton.
L'autre domaine important, plus que le matériel roulant, se situe dans les systèmes d'exploitation. Et là, Siemens a un sacré temps d'avance en matière d'automatismes. Il suffit de voir la difficulté d'Alstom à Lille, qui a voulu piquer au vif Siemens à faire une copie du VAL. Bilan, coûts et délais explosent.
Et sur le marché mondial, si on veut garnir les carnets de commande, il y a intérêt à avoir les reins solides. Ce n'est pas tant que les chinois vont arroser le marché européen, que la capacité de l'industrie européenne à conserver un temps d'avance et d'aller gagner des marchés hors de son domaine réservé.
Bref "mariage du siècle" c'est pas sûr... et on ne connait pas les termes du contrat, ni qui a demandé l'autre en premier... sachant que Siemens était en discussion aussi avec Bombardier jusqu'à l'été.
Ce qui est certain, c'est que se posera la question du nombre important d'usines Alstom en France eu égard à leur activité...
Rémi