Bonjour à tous,
Voilà bien longtemps que je n’ai pas écrit sur le forum, bien que je le lise de temps à autres. Entre temps, déménagement à Toulouse, obligations professionnelles, etc., ne m’ont guère laissé le temps de passer du temps ici. Et puis, aujourd’hui, j’ai pris le temps de revenir à Lyon, et de faire les journées du patrimoine. Depuis le temps que je souhaitais visiter les ateliers métro, et que je ratais à chaque fois le coche ! Cette fois-ci, j’ai eu l’information très tôt (merci Google actualités !) et j’ai appelé pour réserver dès le premier jour. La Poudrette dimanche 10h, et Hénon même journée 14h. Et les visites étaient vraiment géniales, j’étais comme un enfant ! Je pense que tout le monde connait les métros et les ateliers ici, mais j’ai quand même eu envie de partager ça avec vous, notamment la visite de la Poudrette où j’ai pris des photos. On n’a jamais trop de photos !
Note : s’il est conseillé de s’inscrire pour les visites, pas mal de personnes qui se sont pointées sans inscriptions ont été acceptées. D’après les agents, l’inscription sert juste à avoir les noms des gens. Donc n’hésitez pas pour les prochaines fois.
10h : arrivée à la Poudrette. Malheureusement pour les agents, on a la « chance » d’avoir une rame en panne, ce qui va nous permettre de voir du bogie, du moteur, etc. Joie !
Notre rame en panne est la 631. On peut apercevoir au fond la motrice levée.
On commence le circuit de visite par un coup d’œil sur les différents postes de travail, à commencer par le groupe compresseur. Sachant que tout le métro fonctionne à l’air comprimé (par exemple freins et portes), ce poste de travail est assez important en taille. A ce niveau, on nous montre (si je ne me trompe pas) un hacheur refroidi au fréon (photo ci-dessous). Rien à voir avec la compression d’air, ce hacheur permet de moduler la puissance qui arrive au moteur pour les démarrages, accélérations et freinages. Sans ça, le moteur ne saurait tourner qu’à son régime max (tout ou rien). On nous explique également que c’est une technologie ancienne, que les nouveaux BTS électrotechnique ne connaissent pas ça, et que ce sont les anciens qui savent réparer ça, mais que la compétence à tendance à se perdre. C’est d’ailleurs un problème généralisé apparemment au sein des ateliers, la compétence sur les matériels se perd petit à petit. Ils font cependant encore la quasi-intégralité des révisions et réparations sur place, exceptés les moteurs qu’ils envoient à Alstom.
On passe ensuite devant le poste de réparation des portes. Pas de soucis particuliers d’ailleurs avec cet organe, si ce n’est le vandalisme (graffitis, joints arrachés, etc.). On passe ensuite devant une salle fermée, où l’on répare certains organes sensibles des rames, par exemples des éléments de freinage. Des éléments de sécurité donc, qui sont réparés à l’abri de la poussière de l’atelier.
Et on arrive enfin devant le bogie en panne. Je ne saurais me souvenir de ce qui a cassé, mais on nous a expliqué que suite à cette casse, le différentiel du côté de la casse s’est mis en friction, ce qui a protégé le moteur et le pont de l’autre côté. Malin ! On nous montre tout, le moteur, les différentiels, les amortisseurs pneumatiques, les petits machins (oui, terme très technique) qui servent à ajuster le niveau du train en fonction de la charge, les freins physiques, les roues fer, et évidemment les roues pneus. D’ailleurs j’ai posé la question (bête) de savoir à quoi servaient les enjoliveurs. Vu qu’ils ne sont pas visibles, je pensais à une protection contre la poussière ou autre. Et non, c’est juste pour faire joli ! Et suite à la question, l’un des agents a ôté un enjoliveur pour nous montrer les dessous.
Ensuite, démonstration de la lampe 3 feux, et petit aparté sur un moteur, et sa plaque signalétique. 300 chevaux par moteur, x 4 moteurs par rame = 1200 chevaux. Pas mal !
On continue d’avancer, on passe devant des « mamies » garées (comme ils nomment affectueusement les MPL 75)..
.. et on arrive aux petites nouvelles, les MPL 16. Elles en jettent !
On a pu visiter l’intérieur et voir le pupitre de commandes, qui permettra au conducteur de piloter la rame jusqu’à Charpennes pour injection sur la ligne B. Photos interdites à l’intérieur, mais tout le monde l’a déjà vu ici j’imagine, en réel ou en photos. Je me suis quelque peu attardé aux côtés du train pour prendre ses dessous en photos :
On remarquera les pneus de taille plus modeste que sur le MPL 75 (ici 305/70/22.5 contre 345/85 pour le MPL 75). Peut-être pour gagner en poids et réduire la résistance au roulement. A voir si le confort sera le même, je trouve que les 75 ont un roulement particulièrement doux.
Détail de l’attelage entre les deux voitures de la rame, sous l’interconnexion.
Mise en service prévue pour 2021 sur la B, et ils visent 2023 sur la D, avec exploitation de la connexion entre les tunnels B et D pour faire transiter les trains et les garer, 10 places de garage sont prévues là-bas. En tous cas la sensation de luminosité et de largeur à l’intérieur est très bonne, la ventilation réfrigérée, sensée maintenir 10° de moins que la température extérieure, fonctionnait vraiment bien, on était au frais, alors que le hangar chauffait pas mal. Et les enfants ont même pu klaxonner.
On peut apercevoir sur cette image les escabeaux qui permettront je pense d’intervenir au niveau du toit du train, notamment pour accéder à la ventilation réfrigérée.
Ensuite visite du cockpit, sur la rame 609. Pas mal d’explications de la part de Charlène, conductrice, à propos de la formation, des horaires de travail, et de la conduite. Juste une photo de la rame de l’extérieur, parce que sur les seules photos du cockpit que j’ai, je suis assis à la place du pilote. J’ai même bougé le manipulateur de traction !
La visite se termine ici, après 1h30 d’explications toutes plus intéressantes les unes que les autres. Tout le monde a été adorable, très intéressants et passionnés par ce qu’ils font, ça fait plaisir à voir. Et quelques petits goodies à la fin qui ne font que terminer la visite en beauté !