Le 28 août, Florent Deligia dans Lyon Capitale a écrit :Lyon : une bourse aux vélos et un atelier gravure bicycode
Pour commencer à faire du vélo à Lyon, il n'est pas forcément obligatoire d'aller acheter un VAE à 3 000 euros. Le marché de l'occasion regorge de bonnes affaires notamment lors des bourses au vélo. L'une d'elles est organisée à Lyon ce 31 août. Elle sera accompagnée d'un atelier marquage bicycode, une étape incontournable quand on a un vélo.
Ce samedi 31 août, une bourse au vélo est organisée place Guichard à Lyon. Pour les vendeurs, le dépôt se fera de 9h à 12h, la Maison du vélo se chargera ensuite du reste (tout en prenant une commission de 10 %).
À partir de 13h et jusqu'à 15h30, les acheteurs auront le choix parmi près de 150 vélos d'occasion diagnostiqués tandis que la récupération de l'argent des ventes se fera de 15h30 à 16h30. Une pièce d'identité sera obligatoire pour déposer, essayer ou acheter un vélo.
Par ailleurs, de 13h à 15h30, il sera possible de faire marquer son vélo avec un bicycode pour trois euros. Pour cela, il est impératif d'être en possession d'une preuve d'achat et d'une pièce d'identité. Ce numéro d'identification unique est à faire graver sur le cadre. Il est relié à un registre national, où sont inscrits les noms et cordonnées des propriétaires. Ce dernier est consultable par les forces de l'ordre. Lorsque la police ou la gendarmerie découvrent des vélos volés, ils peuvent contacter facilement les victimes.
Il est également possible d'aller faire marquer son vélo au 244 rue Garibaldi à la Maison du vélo de Lyon du mercredi au samedi de 14h à 18h (19h le jeudi et vendredi).
Il y en a de toutes sortes. Des tout petits, des très grands, des beaux, des laids… Les giratoires, appelés aussi ronds-points, ont fleuri en ville comme dans les campagnes. Ils sont censés fluidifier le trafic. Certes. Mais pour les cyclistes, ils représentent souvent un casse-tête. Comment les aborder, où se placer? Raison pour laquelle Pro Vélo et la police genevoise ont lancé ce lundi une campagne de sensibilisation.
Dangereux les giratoires? En tout cas pour les deux-roues non motorisés. Quelques chiffres pour s’en convaincre. À Genève, dans ces aménagements, un accident sur six implique un cycliste, lequel n’est fautif que très rarement (dans 5 à 15% des cas sur les trois dernières années, selon les statistiques fédérales). En 2017, toujours sur les giratoires genevois, 19 accidents impliquant des cyclistes (vélos électriques compris) ont été recensés, dont 17 ont débouché sur des dommages corporels. L’an dernier, bis repetita: 17 heurts enregistrés, avec toujours de graves conséquences (14 dommages corporels). Mais que faire pour endiguer ce fléau?
Occuper le milieu de la route
Il s’agit d’abord de connaître les bons comportements à adopter. Le Bureau de prévision des accidents (BPA) les a répertoriés (lire ci-contre). «Le plus important pour les cyclistes, c’est de rouler au milieu de la chaussée dans un giratoire, afin d’être bien visible des autres usagers», indique le major Patrick Pulh, chef de la police routière genevoise. Ce comportement, assez méconnu, est autorisé par la loi. Son but est simplement d’empêcher les autres véhicules de dépasser un cycliste.
«Souvent, les cyclistes eux-mêmes ne connaissent pas cette disposition, renchérit Alfonso Gomez, président de Pro Vélo Genève. En arrivant sur un giratoire, ils sont parfois démunis. Ils hésitent à se mettre au milieu de la chaussée, de peur d’être klaxonnés, et préfèrent rouler près du bord extérieur. Or là, ils se mettent en danger.»
La réalité du terrain
Ce lundi, Pro Vélo est donc passé à l’action afin de sensibiliser principalement les cyclistes, car il est difficile d’arrêter les automobilistes en pleine circulation… Emplacement choisi, le giratoire entre les rues François-Dussaud et Hans-Wilsdorf, aux Vernets. Entre 16 h et 18 h, le trafic s’intensifie. Premier constat, une bonne moitié des cyclistes interrogés par les membres de Pro Vélo ne savent pas qu’ils ont avantage à rouler au milieu de la chaussée. Pour les guider, de gros points rouges avaient été tracés sur le bitume. Autre observation, il est très difficile pour un cycliste d’occuper le milieu de la route avant même d’entrer sur le giratoire – ce qui est pourtant recommandé – si les voitures sont déjà encolonnées.
«J’ignorais ces règles de circulation, moi j’aurais longé le bord droit du giratoire, reconnaît Vanessa, 21 ans. Je vais tester.» Et pour sortir du rond-point? «Là, j’indique toujours ma direction avec mon bras, afin d’éviter les mauvaises surprises.» Un comportement correct, mais malheureusement trop rarement observé ce lundi…
«Ah bon, il faut rouler au milieu de la chaussée? s’étonne Muriel, 45 ans. Moi, je reste à droite, sinon j’ai l’impression de ne plus pouvoir ressortir du giratoire! Et malgré tout, sur celui-là, j’ai toujours un peu peur, car les voitures essaient souvent de me dépasser.»
Sensibiliser, mais aussi sévir
Très visible avec son gilet jaune fluo, Sébastien, 48 ans, semble plus au fait: «J’ai en effet lu ça dans la presse. Cela dit, c’est bien de sensibiliser les gens sur les giratoires, mais en matière de comportement routier, les cyclistes ne montrent vraiment pas l’exemple. Je dois être le seul c… qui s’arrête au feu rouge! Il faut que les gendarmes sévissent davantage. Et qu’on augmente l’amende. Je vous jure qu’il y a de la thune à se faire!»
C’est aussi l’avis d’Alfonso Gomez: «La sensibilisation, c’est important, mais nous aimerions des contrôles plus fermes, notamment sur les pistes cyclables.»
Qu’en pense la police? «Nous menons deux à trois opérations de sensibilisation par semaine, relève Patrick Pulh. Ces actions, dont certaines sont ciblées sur les giratoires, ont un but éducatif, et ce pour tous les usagers de la route. La répression intervient dans un second temps. Un véhicule qui coupe la route à un cycliste, un non-respect de priorité ou un comportement visant à intimider un autre usager sont passibles d’une amende.»
Créé: 02.09.2019, 20h31
Savinien de Rivet, pour Libération a écrit :Les cyclistes commettent beaucoup moins d'infractions que les automobilistes
Contrairement à une idée reçue, le taux d'infraction des cyclistes est très largement inférieur à celui des automobilistes. C'est en tout cas le résultat d'une étude danoise basée sur de nombreuses observations du comportement aux intersections.
A l’aide de données provenant de caméras placées dans les carrefours de nombreuses grandes villes du pays, l’autorité routière du Danemark a observé le comportement des cyclistes. Le constat : en ville, ils commettent beaucoup moins d’infractions routières que les automobilistes. Sur un total de 28 579 passages d’intersection par des cyclistes, le pourcentage d’infraction est inférieur à 5% lorsqu’il existe des infrastructures cyclables, 14% lorsqu’elles sont inexistantes. L’infraction la plus répandue à vélo est le déplacement sur le trottoir.
Parallèlement, les autorités routières danoises ont recensé un taux d’infraction de 66% chez les automobilistes en ville, principalement des excès de vitesse. Les conclusions sont les mêmes que celles d’une étude parue l’année dernière, cette fois sur un échantillon de 80 000 passages d’intersections. A Londres, une étude conduite il y a quelques années par l’autorité des transports, concluait qu’environ 16% des cyclistes y commettent des infractions.
Les infractions des cyclistes, moins nombreuses mais plus visibles que celles des automobilistes
Le constat peut étonner. Les cyclistes ont souvent la réputation de prendre de nombreuses libertés avec le code de la route, notamment de griller des feux rouges. C’est surtout que les infractions commises par des cyclistes sont en général plus visibles : griller un feu rouge ou rouler sur un trottoir se voit davantage que les infractions commises régulièrement par des automobilistes en ville : excès de vitesse, refus de priorité à un passage piéton, usage de klaxon en absence de danger immédiat, oubli de clignotant, dépassement d’un cycliste à moins d’un mètre. Ces infractions sont souvent trop peu visibles ou trop habituelles pour être remarquées. En outre, de nombreux feux rouges en villes sont équipés de panneaux autorisant les cyclistes à passer, souvent pour tourner à droite, ce qui peut donner l’illusion d’une infraction.
On ne dispose malheureusement pas encore d’études de ce type en France.
On sait cependant que les infractions commises par les automobilistes y sont nombreuses.
Selon la plupart des tests effectués, en l’absence de ralentisseurs, d’embouteillages ou de radars, une majorité d’automobilistes français ne respecte pas les zones 30. Et les remontées de données de vitesse des véhicules en free floating des villes européennes montrent que selon les villes, la limite de 50 km/h en ville est franchie dans 35% à 75% des cas.
L’influence des pistes cyclables
Le nombre d’infractions commises par les cyclistes baisse drastiquement en présence de pistes cyclables. Au Danemark, le taux d’infraction est même trois fois moins élevé. Mais les infrastructures cyclables ont également un impact positif sur la mortalité routière urbaine en général.
Des chercheurs de l’Université de Denver ont analysé les données d’accidentologie de 24 grandes villes américaines sur une période de treize ans en étudiant les variables sociologiques, démographiques et leurs infrastructures. Selon leurs conclusions, le facteur le plus influent dans la baisse du nombre de morts sur les routes est l’existence de pistes cyclables. Plus une ville comporte d’infrastructures cyclables, plus ses rues sont sûres pour la totalité de ses habitants (pas seulement pour les cyclistes).
Selon l’étude, ce type d’infrastructure dans les villes y réduit la mortalité routière de 44% en moyenne et le nombre d’accidents graves de 50%. A Portland, où de nombreuses pistes cyclables ont été installées, la mortalité a même été réduite de 75% entre 1990 et 2015. La ville de Davis en Californie, considérée par beaucoup comme la capitale du vélo aux Etats-Unis, est également celle où la proportion de morts sur la route par habitant est la plus faible du pays, dix fois inférieure à la moyenne nationale.
En Europe également, selon une étude de l’OCDE, plus une ville est équipée de pistes cyclables, plus le risque d’un accident mortel est faible.
BBArchi a écrit :[...]combiné à des comportements parfois improvisés de la part de cyclistes qui ne possèdent pas les éléments d'usage du vélo (fréquemment 'je m'en tape' aussi, 'z'onka faire attention à moi') et se déplacent avec le logiciel 'mode piéton' activé, on tient un cocktail brutal. Il faut que ça se normalise, mais il y a encore de gros progrès à faire de part et d'autre.
Et puis, et puis... les lyonnais ont du mal, mais les plaques hors département encore plus. Il faut se méfier systématiquement, la prise en compte de la densité cycliste lyonnaise n'est pas un réflexe partout...
BBArchi a écrit :Heu... j'ai un peu de mal avec la tentative de démonstration. Les constatations d'ailleurs me semblent 'transposables de façon résistible' à l'environnement lyonnais.
A titre de comparaison, le comportement routier / civilisé des automobilistes danois est un poil différent, et les mauvaises habitudes d'ici semblent moins fréquentes chez eux (infos / relations de voyage d'amis qui y ont trainé leurs vélos là bas), ce qui relativise la transposition. Je rassure tout le monde, il y a aussi des abrutis, faut pas croire...
Un détail qui a son importance : à Lyon, le gros des automobilistes à pris le pli de rouler à peu près dans les files tracées au sol, y compris dans les zones avec plusieurs files (3 / 4) parallèles ; c'est loin d'être le cas partout (en France), et là où on case 3 files à largeur équivalente, ailleurs il n'y en a que 2, voire une et 1/2... Quoi Paris ? Quoi, l'Idf ?
L'arrivée progressive mais massive du 'monde cyclable', perçue comme une intrusion par certains automobilistes bien bourrins, équivaut à l'empiètement sur ce gabarit tracé et accepté ; combiné à des comportements parfois improvisés de la part de cyclistes qui ne possèdent pas les éléments d'usage du vélo (fréquemment 'je m'en tape' aussi, 'z'onka faire attention à moi') et se déplacent avec le logiciel 'mode piéton' activé, on tient un cocktail brutal. Il faut que ça se normalise, mais il y a encore de gros progrès à faire de part et d'autre.
Et puis, et puis... les lyonnais ont du mal, mais les plaques hors département encore plus. Il faut se méfier systématiquement, la prise en compte de la densité cycliste lyonnaise n'est pas un réflexe partout...
BBArchi a écrit :Autre sujet : la rue Edouard Herriot, je le confirme, est désormais un hachoir à vélos. C'est officiel. Surtout n'y passez pas (à vélo) !
On a de magnifiques tracés au sol, malheureusement ils sont totalement hors sujet ! testé avec un S1 et un 27, ça passe pas. On ne met pas un bus + un vélo à doubler dans un sens, déjà. Mais on croise encore moins le bus en étant sur le contre sens vélo.
600k€ pour ça, on est plusieurs à avoir du mal à rester sur la selle de nos vélos.
amaury a écrit :BBArchi a écrit :[...]combiné à des comportements parfois improvisés de la part de cyclistes qui ne possèdent pas les éléments d'usage du vélo (fréquemment 'je m'en tape' aussi, 'z'onka faire attention à moi') et se déplacent avec le logiciel 'mode piéton' activé, on tient un cocktail brutal. Il faut que ça se normalise, mais il y a encore de gros progrès à faire de part et d'autre.
Ce que j'ai mis en gras est effectivement ce que je constate chaque jour sur mon vélo. Les Berges du Rhône sont assez révélatrices de ce manque de culture vélo. Lorsque deux vélos se croisent sur une piste cyclable, on n'est pas obligés de respecter de façon basique la priorité à droite sans pour autant se gêner... sous réserve que celui qui ne la respecte pas indique bien au préalable son changement de direction pour que l'autre puisse anticiper. Or, ils sont très rares !
amaury a écrit :Et puis, et puis... les lyonnais ont du mal, mais les plaques hors département encore plus. Il faut se méfier systématiquement, la prise en compte de la densité cycliste lyonnaise n'est pas un réflexe partout...
De façon empirique, je me suis fait aussi la même remarque. Lorsque les conditions de circulation ne sont pas spécialement contraintes (ex. largeur d'un axe très faible), celui qui passe près (ou se rabat proche) est généralement équipé d'une plaque autre que 69. Même si la plaque ne suffit plus aujourd'hui pour déterminer exactement l’origine géographique, c'est assez bon signe dans la mesure où les automobilistes urbains sont plus habitués à côtoyer des cyclistes.
En raison de leur structure poinçonnée, certains rails de tramway bâlois sont craints par les cyclistes. Selon l'Association suisse transports et environnement, cette technologie aurait provoqué de nombreux accidents depuis leur mise en place.
Alerté par ce problème, le Département fédéral des transports, de la construction et de l'urbanisme réfléchit à un nouveau système depuis 2018. En guise d'essai, les rails sont remplis d'un profil en caoutchouc, qui se comprime sous le poids du tramway, contrairement à celui du cycliste.
Dans un premier temps, la nouvelle installation sera testée par les deux-roues sur un site industriel à Füllinsdorf. «Nous ne commencerons un test à un véritable arrêt que si cette première phase s'avère positive. Ce qui pourrait être dans le courant de l'année 2021», déclare Adrienne Hungerbühler, responsable du projet.
En attendant, les pistes et leur résistance aux influences météorologiques seront mises à l'épreuve. Il convient également de définir si ces nouvelles installations pourraient être glissantes en cas de pluie et de neige.
L'un des premiers testeurs, Florian Schreier, se dit séduit par cette nouvelle adaptation, même en cas de temps humide: «Malgré un freinage d'urgence sur la surface mouillée, je n'ai pas perdu le contrôle de ma moto. Je me sentais en sécurité.»
Luc Goffinet, pour Carfree a écrit :L’association cycliste « Paris en Selle » vient de publier un guide original pour de meilleurs aménagements cyclables. Librement inspiré du manuel néerlandais officiel, et de bons exemples étrangers, il propose une nouvelle vision pour les infrastructures cyclables, libérée des routines administratives et des conceptions traditionnelles en vigueur chez nous.
Si les Pays-Bas sont une référence en matière d’aménagements cyclables, rares sont ceux qui se sont plongés un jour dans le manuel officiel du CROW pour en comprendre les principes. On saluera donc cette initiative française de vulgariser ces concepts clairs, mais peu connus, pour aménager efficacement nos voiries pour le vélo.
Parmi les idées phares du guide, on retiendra qu’un réseau cyclable efficace imbrique deux types de réseaux qui se complètent:
1. Un maillage de rues apaisées à très faible trafic motorisé, où les voitures sont si peu nombreuses que les vélos circulent en toute tranquillité. Il ne s’agit pas d’un partage de la chaussée, mais d’une démotorisation de la rue qui permet aux vélos de circuler sans avoir à négocier avec plus fort qu’eux. Ces rues représentent environ 80 % de la ville.
2. Un maillage de pistes cyclables, notamment sur les axes de transit motorisé, avec des sites propres en section courante et des intersections sécurisées. Ces infrastructures couvrent les 20 % restants. Il ne s’agit donc en aucune façon de mettre des pistes cyclables dans toutes les rues de la ville.
On acquiesce aussi à l’idée que la mise en zone 30 de nos quartiers est loin de suffire pour sécuriser nos routes: « La notion d’apaisement est souvent associée chez nous à la modération de la vitesse du trafic motorisé (zone 30, zone de rencontre). Pourtant, une rue circulée à moins de 30 km/h mais où les vélos sont victimes de dépassements (rasants) incessants, obligés de rouler avec une ou plusieurs voitures collées au garde-boue ou contraints de se faufiler pour remonter un bouchon, est une rue qui offre une expérience stressante et dissuasive. »
Cela nous ramène à la hiérarchisation du réseau automobile. Donc à sa concentration sur certains axes pour concrétiser sa diminution à l’intérieur des quartiers: « Le volume du trafic motorisé doit impérativement être faible pour que les vélos circulent en toute tranquillité sur la chaussée. Le seuil de 2 000 véhicules/jour (et de 200 véhicules à l’heure de pointe ; un véhicule toutes les 18 secondes) est le niveau retenu aux Pays-Bas. Au-delà, le trafic motorisé devient trop stressant pour une majorité et la mixité n’est plus acceptable. »
Des aménagements efficaces
Autre enseignement que l’on partage tout à fait, la séparation n’est rien sans l’efficacité : « Un itinéraire avec de grands détours et plus d’attente, souvent inconfortable et sur le trottoir, bien que séparé du trafic, vide la séparation de son utilité car il sacrifie l’efficacité du vélo comme mode de déplacement. Aucun usager, même lent ou débutant, n’a envie de perdre du temps, de multiplier les zigzags et les ressauts ou d’être gêné par des piétons. »
Bien sûr le cadre légal et administratif en vigueur chez nous ne permet pas de transposer tels quels tous les schémas néerlandais. Ils sont néanmoins une source d’inspiration pour faire évoluer nos pratiques et nos guides de recommandations.
Au final, on salue cet énorme travail associatif de plus d’un an, mené par des experts de l’urbanisme cyclable, et qui a fait l’objet d’une mise en page professionnelle (144 pages d’explications, schémas et photos).
Un autre phénomène est également présent du côté d'Incity : celui de l’îlot de chaleur. Ceux qui sont passés aux pieds de la tour durant la canicule ont parfois eu l'impression que le thermomètre grimpait d'un seul coup. Les arbres à proximité ont également particulièrement souffert cet été. La prochaine campagne pour les élections municipales et métropolitaines à Lyon devrait relancer le débat sur la construction des tours dans le contexte du dérèglement climatique
Copenhague sans pare-brise
Comment le vélo redessine la ville
Économique, bon pour la santé et l’environnement, le vélo revient à la mode. Mais, en dépit des promesses
électorales, cette tendance reste entravée par le manque d’infrastructures adaptées. La réussite de
Copenhague montre l’importance d’un réseau cohérent, pratique et sûr.
Un reportage de Philippe Descamps
Le cliquetis d’une roue libre, un éclat de voix, le cri d’une mouette... Copenhague résonne de sons étranges,
devenus inaudibles dans les villes envahies par le bruit des moteurs. Sur la piste du pont Langebro, un
quinquagénaire en costume-cravate file sur son vélo tout-terrain. Roulant plus tranquillement, un homme âgé
a pris soin d’emporter sa canne sur son porte-bagages. Un jeune en jean élimé trimballe un carton de bières
tout en doublant une jeune femme en robe chic et talons. Il n’y a pas de sociologie du cycliste dans la capitale
du Danemark : tout le monde ou presque (quatre habitants sur cinq) pédale, et en toutes circonstances,
comme l’illustre cette femme qui transporte quatre enfants dans la remorque de son vélo-cargo. On peut
même croiser sur sa selle M. Mogens Lykketoft, ancien président de l’Assemblée générale des Nations unies,
qui défend ce mode de déplacement comme le meilleur pour atteindre onze des dix-sept Objectifs de
développement durable que l’organisation internationale s’est fixés d’ici à 2030.
Depuis son ouverture, en juin 2014, les chaînes de télévision viennent du monde entier pour filmer le
« serpent cycliste », un pont de 235 mètres de long qui survole la piscine en plein air de Fisketorvet. Pratique,
élégant, il incarne à la fois le style danois et la naissance d’une voirie cyclable repensée en tant que telle, et
non comme un appendice du réseau pour engins motorisés. Avec 19 000 passages par jour, sa fréquentation
dépasse toutes les prévisions. Copenhague s’est fixé pour ambition qu’un déplacement sur deux vers le travail
ou le lieu d’études soit effectué à vélo en 2025. Et c’est déjà presque le cas : en 2018, la part du vélo dans les
déplacements quotidiens (« part modale ») représentait 49 %, contre 6 % pour la marche, 18 % pour les
transports publics et 27 % pour la voiture (1).
Par comparaison, elle n’est que de 4 % à Paris, et de 12 % à 16 % pour les villes françaises les moins en retard :
Bordeaux, Grenoble et Strasbourg (2).
S’il ne fallait qu’un chiffre pour résumer ce succès, on pourrait citer la dernière enquête d’opinion, selon
laquelle 77 % des Copenhaguois se sentent en sécurité quand ils circulent à bicyclette. « Le vélo est jugé
commode, fonctionnel. On aime que ce soit un peu modeste, explique Mme Marie Kåstrup, cheffe du
programme vélo de la municipalité. C’est un symbole de liberté, de santé, un plaisir simple auquel tout le
monde peut accéder. Il y a une dimension démocratique. » Cet engouement ne s’explique pas prioritairement
par le souci de l’environnement (seulement 16 % des réponses à l’enquête annuelle sur le sujet), ni même par
le faible coût (26 %) ou par le besoin d’exercice (46 %), mais d’abord par la rapidité et surtout la facilité
d’utilisation (55 % des réponses) de ce mode de transport dans une ville certes plate, mais venteuse, et
beaucoup moins dense que Paris. Cela passe par des infrastructures à la fois continues, rapides et
protectrices, conçues en fonction des usages et des besoins spécifiques des cyclistes.
Urbaniste et designer, gourou du retour de la bicyclette en ville, Mikael Colville-Andersen nous fait découvrir
quelques passages-clés. Il s’arrête au carrefour de Søtorvet : « C’était l’endroit le plus dangereux de la ville,
avec quinze blessés graves ou morts par an. Beaucoup de cyclistes ne respectaient pas le code de la route.
Mais ce sont eux les experts : ils passent tous les jours ! Il fallait les écouter. Les feux ont été décalés dans le
temps, pour donner quatre secondes d’avance aux cyclistes, et dans l’espace, pour éviter qu’ils soient gênés
par les voitures. Le trottoir qu’ils devaient emprunter pour ne pas être coincés est devenu une piste cyclable. Et
il n’y a quasiment plus d’accidents. »
Faciliter les déplacements actifs, qui présentent l’avantage de demander beaucoup moins d’espace que la voiture, suppose de faire l’inverse de ce qui a été fait partout depuis les années 1950 : rendre plus compliquéela circulation des automobiles et plus simple celle des piétons et des cyclistes. « Il faut se concentrer sur le design, poursuit Colville-Andersen. La beauté du réseau à Copenhague tient à une conception simple, uniforme et continue des infrastructures. Il en existe seulement quatre types. En fonction de la limite de vitesse imposée aux voitures, vous sélectionnez la plus appropriée. Ce modèle pourrait s’appliquer à toutes les rues du pays et à chaque ville du monde. »
Dans les secteurs résidentiels de proximité, où la vitesse est limitée à 30 kilomètres par heure, autos et vélos cohabitent sur la même chaussée. Cela fonctionne bien au Danemark, car les vitesses sont respectées et ces rues ne sont jamais utilisées pour le transit. Les voies limitées à 40 kilomètres par heure sont, elles, bordées de bandes cyclables, toujours à la droite de la circulation ou des places de stationnement quand il y en a. Le long des artères limitées à 60 kilomètres par heure, les pistes cyclables sont séparées de la circulation au minimum par une bordure, et souvent par des places de stationnement. C’est le type d’aménagement le plus remarquable, et dont la largeur ne cesse d’augmenter pour s’adapter à la fréquentation. La norme adoptée en 2011, PLUSnet, prévoit que deux personnes qui bavardent en pédalant de front puissent être doublées par une troisième, soit trois mètres... de chaque côté.
Enfin, lorsque la vitesse autorisée est supérieure, les itinéraires cyclables empruntent un parcours entièrement distinct de celui des voitures.
Les pistes cyclables déneigées avant les rues
Ces principes permettent de savoir constamment où se trouvent les vélos, ce qui assure confort et sécurité à
tous les usagers de la voirie. Les enquêtes d’opinion montrent d’ailleurs une grande satisfaction chez les
piétons. Beaucoup sont aussi cyclistes et, dans les rares espaces partagés, ils comprennent que le vélo va
ralentir, personne n’ayant besoin de s’arrêter pour se croiser. Colville-Andersen énonce ce qui devrait
constituer l’axiome de toute politique cyclable ambitieuse : « Il faut comprendre comment fonctionne le
cycliste. Ce qu’il redoute le plus, c’est de devoir s’arrêter. Pis encore : de devoir mettre pied à terre ! » Avec une
selle bien réglée, s’arrêter implique de devoir descendre du vélo, puis de dépenser quantité d’énergie pour
repartir.
Mais alors, comment résoudre l’équation des intersections ?
Nous découvrons la réponse en remontant les artères Østerbrogade et Nørrebrogade. En partant du centre-ville, on peut parcourir trois kilomètres sans interruption. Réglés sur une « onde verte » de 20 kilomètres par heure, les feux de signalisation passent au vert au rythme des cyclistes. Et, lorsqu’on ne peut pas faire autrement que de s’arrêter, une rambarde et un reposoir pour le pied droit permettent de ne pas avoir à descendre de selle. Chaque intersection fait en outre l’objet d’un marquage au sol précis et respecté. Sur les voies bleues, qui leur sont réservées, les cyclistes ne
subissent pas l’intrusion des voitures, qui doivent impérativement attendre leur tour (marqué souvent par un
feu), en particulier avant de tourner à droite.
Nørrebrogade est devenue l’avenue la plus cycliste d’Europe. En 2007, la décision de contraindre la circulation
automobile ne fut pourtant pas facile à défendre, se souvient M. Klaus Bondam, à l’époque maire adjoint
chargé des services techniques et de l’environnement : « J’ai reçu tellement de courriels haineux, de critiques
dans la presse. Les gens étaient en colère parce que nous avions pris la décision de changer les habitudes en
donnant la priorité aux piétons, aux cyclistes et aux transports publics. Beaucoup de commerçants semblaient
imaginer que seuls les automobilistes achetaient des vêtements et de la nourriture... Or on a aujourd’hui une
rue attractive, avec de nouveaux magasins. »
Le souci du détail s’observe à ces poubelles inclinées vers les cyclistes sur Østbanegade, ou à ces barrières
spéciales qui permettent de maintenir la continuité et la sécurité de l’itinéraire le temps d’importants travaux,
rue Nygårdsvej. La fréquentation renverse les priorités. Ainsi, en hiver, pour satisfaire le plus grand nombre,
les services techniques commencent par déneiger les pistes cyclables...
Une telle réussite attire journalistes et élus. Le président Emmanuel Macron n’a d’ailleurs pas manqué de faire
un tour de la ville à bicyclette lors de sa visite, le 29 août dernier. Mais l’absence d’intérêt de beaucoup de visiteurs pour les raisons profondes de ce succès a de quoi laisser perplexe. En témoignent les articles parus
dans la presse française généraliste, ou les choix faits, de retour en France, par deux élus écologistes,
M. Christophe Najdovski, le « M. Vélo » de Paris, et M. Yann Mongaburu, son homologue grenoblois.
Lors de la concertation présentée dans le document « Paris, capitale du vélo » fin 2014, cinq types
d’infrastructures étaient proposés aux Parisiens. Le modèle qui a fait ses preuves à Copenhague, baptisé par
les services techniques français « piste cyclable à hauteur intermédiaire entre trottoir et chaussée », n’y
figurait pas...
Autre exemple : les élus mettent en avant les « autoroutes à vélos » (rue de Rivoli ou boulevard de Sébastopol à Paris) ou « Chronovélo » (boulevard Agutte-Sembat à Grenoble). Il s’agit pour eux d’implanter des pistes bidirectionnelles sur des avenues comprenant de nombreuses intersections ; or les infrastructures de ce type sont bannies à Copenhague depuis plus de vingt ans. Elles s’avèrent deux fois plus dangereuses que les voies latérales. Les accidents ont d’ailleurs conduit Londres à détruire celle de Torrington Place pour adopter le modèle copenhaguois. Les pistes bidirectionnelles sont en revanche adaptées le long des fleuves, des canaux, des voies ferrées ou dans les zones périurbaines sans carrefour. Dans les autres villes françaises, l’essentiel des « pistes cyclables » ne sont que des marquages au sol le long des voitures en stationnement :
« Entre la portière du chauffeur et le trafic, l’endroit le plus stupide pour mettre des vélos », s’emporte Colville-
Andersen dans son ouvrage de référence (3).
Les engins en libre-service, un outil secondaire
Enfin, Paris, comme de nombreuses autres villes, a consacré l’essentiel de ses moyens financiers aux vélos en
libre-service. Le nouveau contrat du Vélib’ représente 600 millions d’euros d’argent public en quinze ans,
contre 150 millions d’euros seulement pour le plan d’investissement « vélo » de la maire Anne Hidalgo (2014-
2020). À Copenhague, ce service est limité à deux mille véhicules, essentiellement destinés aux touristes
effectuant de brefs séjours, qui n’ont pas le temps de louer un engin plus performant dans l’une des six cents
boutiques spécialisées. Le célèbre architecte et urbaniste danois Jan Gehl avait souligné le caractère
secondaire de cet outil dans son ouvrage paru en 2010 : « Les vélos en libre-service doivent être un élément
parmi d’autres d’une stratégie de développement de la culture cycliste, non leur fer de lance (4). »
Quant au concept d’« autoroute à vélos » (supercykelstier), il existe bien au Danemark, mais pas au centre-
ville. Les autorités de la région de la capitale (Hovedstaden) — 27 communes, 1,7 million d’habitants — ont
constaté que le retour de la bicyclette (lire l’encadré ci-dessous « Un combat minoritaire devenu consensuel »)
se faisait surtout à Copenhague (600 000 habitants) : le maillage des zones périurbaines pour bâtir un
véritable réseau cyclable rapide restait à construire. Les premières liaisons attirent déjà des novices, dont un
quart d’anciens automobilistes. Il faut dire que, quand on n’a connu que les embouteillages, ces « superpistes
cyclables » permettent une tout autre expérience des entrées de ville. L’itinéraire du Nord-Ouest, par
exemple, traverse la forêt de Vestkoven, loin de la circulation. La piste est large, bien entretenue, ombragée,
et n’interfère pas avec le parcours piéton contigu. Surprise : quand, au bout de plusieurs kilomètres, on croise
une route, le feu passe immédiatement au vert. Des capteurs placés sous la chaussée détectent l’arrivée des
cyclistes.
Le programme prévoit la construction de 750 kilomètres de superpistes en dix ans (2012-2022). Le coût
(300 millions d’euros), non négligeable, ne représente toutefois que le vingtième de celui du projet Fehmarn,
un tunnel autoroutier de 18 kilomètres en cours de construction entre l’archipel de Copenhague et
l’Allemagne. Un investissement qui encourage la pratique régulière du vélo s’avère très rentable lorsqu’on
calcule son rendement en prenant en compte non seulement les retombées économiques, mais aussi les
dépenses de santé évitées, explique Mme Sidsel Birk Hjuler, responsable des questions de mobilité pour la
région de la capitale : « En mai 2018, nous avons fait une analyse socio-économique des autoroutes à vélos en
appliquant la norme nationale du ministère des finances, qu’il faut suivre quand on bénéficie d’argent de
l’État (5). Le rendement socio-économique des infrastructures cyclistes, qui s’élève à 11 %, dépasse largement
celui de tous les autres types d’investissement : 3 % pour le métro ou 5,4 % pour le tunnel de Fehmarn. »« Pas seulement un loisir ou une lubie danoise »
Ce mode de calcul justifie de la même manière la construction de nombreux ponts ou passerelles dans la
capitale : « La sédentarité fait perdre 7 ans d’espérance de vie aux femmes et 6,9 ans aux hommes, explique
Mme Gitte Laub Hansen, chargée du projet activités physiques et alimentation à la Société du cancer danoise.
Depuis une quinzaine d’années, on connaît aussi ses liens avec le cancer. En outre, les convalescents
récupèrent bien mieux quand ils pratiquent une activité physique. » « Les bénéfices en termes de santé
publique sont vingt fois supérieurs aux pertes des accidents, complète Mme Kåstrup. Il est important de se
préoccuper des accidents, mais il faut surtout promouvoir le vélo. »
Une étude récente démontre que les cyclistes danois commettent beaucoup moins d’infractions que les
automobilistes, a fortiori lorsqu’ils ont des infrastructures appropriées (6). Entre 1995 et 2016, le nombre de
kilomètres parcourus à vélo dans Copenhague a doublé, et celui des victimes d’accident a été divisé par deux,
avec seulement un cas grave tous les 5,7 millions de kilomètres. Soit un taux de risque en chute libre, qui
confirme les conclusions de divers travaux internationaux : plus il y a de vélos, moins il y a d’accidents (7).
Pour favoriser la fréquentation des parcours périurbains, nécessairement plus longs, le Parlement danois a
décidé en juin 2018 de ne pas limiter la vitesse des vélos à assistance électrique à 25 kilomètres par heure,
comme c’est le cas en France. Les députés ont préféré faire confiance aux cyclistes, qui pourront rouler
jusqu’à 45 kilomètres par heure quand il n’y a personne, mais qui seront priés de ralentir ailleurs. Ceux qui
habitent loin du centre ou qui redoutent les intempéries peuvent aussi embarquer leur engin dans les
transports publics : dans le train, dans le S-tog (réseau express régional), et même dans le métro en dehors
des heures de pointe. Depuis que cette possibilité est gratuite, le réseau des transports publics a vu son
nombre d’usagers augmenter fortement. « Le vélo utilitaire doit être pris au sérieux, s’enflamme Mme Hjuler.
Ce n’est pas seulement un loisir ou une lubie danoise. On piétine dans beaucoup de pays d’Europe parce que ce
mode de déplacement n’est pas suffisamment pris en considération. »
Et tous les acteurs sont priés d’apporter leur contribution. Exemple avec l’entreprise Rambøll, implantée à
Ørestad, à cinq kilomètres au sud du centre-ville. Pourtant desservie par une autoroute, le train et le métro,
elle a mis le paquet pour inciter ses employés à choisir le vélo. Ils peuvent emprunter une « route verte », à
l’écart de la circulation. Arrivés sur place, ils disposent de nombreuses places de stationnement, à l’extérieur
quand il fait beau et à l’intérieur les jours de pluie. Une rampe permet d’accéder à deux cents emplacements
avec des casiers pour les vêtements, des séchoirs à chaussures, des douches et un jet pour laver sa bicyclette.
De nombreux chantiers sont en cours pour parachever ce succès, notamment en organisant mieux le
stationnement et en évitant les grappes de vélos que l’on rencontre près des gares. À l’échelle du pays, la
pratique est en baisse dans les régions rurales, qui ne bénéficient guère d’infrastructures. Une attention
particulière est portée aux enfants, dont la pratique est également en baisse au niveau national, de même que
dans tous les pays européens. Les quartiers neufs, comme celui d’Ejby, prévoient un réseau cyclable
entièrement distinct de la voirie motorisée entre les zones d’habitation et les établissements scolaires.
La mise en œuvre de cette volonté politique forte passe essentiellement par des services techniques pointus,
compétents, à l’écoute des usagers. Pour diriger cette équipe à Copenhague, c’est toutefois une littéraire qui
a été choisie, et non un ingénieur. La nomination de Mme Kåstrup, qui venait de rédiger une thèse sur la
culture du vélo et l’identité nationale du Danemark, témoigne d’une vision globale : « Il ne s’agit pas de
construire des pistes cyclables juste pour avoir des pistes cyclables, explique-t-elle. Ma formation littéraire
m’aide à garder la perspective générale d’une ville meilleure pour le plus grand nombre. Le vélo n’est qu’un
outil — très efficace si on fait les bons choix — qu’il faut intégrer aux transports publics, au développement
urbain, aux pratiques culturelles, à toutes les actions de la ville. »
Pour visiter le quartier historique de Christiania et les quais de l’Opéra, nous chevauchons un drôle d’engin à
trois roues, avec, à l’avant, une banquette confortable de deux places équipée d’une capote rétractable en cas
de pluie, et de couvertures si l’air se rafraîchit. Au guidon de ce triporteur à assistance électrique,Mme Pernille Bussone donne régulièrement rendez-vous à M. Finn Vikke, qui marche avec difficulté, devant la
maison de retraite où il réside. C’est parti pour une balade d’une heure ou deux, avec le sentiment, pour lui,
de retrouver « le droit au vent dans les cheveux », au ras de la chaussée, sans pare-brise...
L’association À vélo sans âge (8), qui les réunit, a vu le jour après une rencontre, en 2012, entre M. Ole Kassow
et une femme de 84 ans qui voulait revoir les lieux marquants de sa vie : « Après notre tour, elle s’est remise à
parler, raconte-t-il. Quelques jours plus tard, le directeur m’a appelé. J’ai eu peur qu’il m’apprenne une
mauvaise nouvelle. Mais non ! Elle avait raconté sa virée aux autres résidents, et ils voulaient faire la même
chose ! » Tout en étant au centre, le vélo apparaît là encore comme le véhicule d’une ambition qui dépasse la
question des déplacements urbains.
La balade se termine au restaurant, sur les nouveaux quais en bois de Kalvebod. Il s’agit plus précisément d’un
cykelkokken, un cyclorestaurant sur trois roues avec un réfrigérateur, un réchaud et de quoi servir une
vingtaine de personnes, qui mangent debout. À peine le repas achevé, profitant de cette belle journée d’été,
la plupart des convives sautent dans l’ancien port dépollué et nagent au cœur de la ville. Décidément, à
Copenhague, on cultive le goût des plaisirs simples.
Philippe Descamps
(1) Sauf mention particulière, toutes les données chiffrées viennent de « Copenhagen city of cyclists. The
bicycle account 2018 », Copenhague, mai 2019.
(2) Frédéric Tallet et Vincent Vallès, « https://www.insee.fr/fr/statistiques/2557426 », Insee Première, n° 1629, Paris,
janvier 2017.
(3) Mikael Colville-Andersen, Copenhagenize : The Definitive Guide to Global Bicycle Urbanism, Island Press,
Washington, DC, 2018.
(4) Jan Gehl, https://journals.openedition.org/tem/2903 , Écosociété, Montréal, 2012.
(5) « https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1731007/ », Incentive, Holte, 30 mai 2018 (PDF).
(6) « Cyklisters adfærd i signalregulerede kryds », Rambøll, Copenhague, 1er mars 2019.
(7) Cf. notamment Peter Jacobsen, « https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1731007/ », Injury Prevention, vol. 9, n° 3, Londres, septembre 2003.
(8) Pour la branche française : https://avelosansage.fr/
Un combat minoritaire devenu très consensuel
https://www.monde-diplomatique.fr/2020/ ... AMPS/61370
il faut un état d’esprit très conservateur pour penser que les villes ne peuvent pas changer. Dans le contexte
européen, on devrait avoir appris qu’elles évoluent tout le temps, qu’elles se sont toujours adaptées. »
Directeur de la Fédération cycliste danoise depuis 2014, M. Klaus Bondam fut maire adjoint de 2006 à 2009. Il
était chargé des services techniques et de l’environnement, et responsable du plan vélo qui a transformé
Copenhague.
Longtemps cité ouvrière, la capitale du Danemark a connu son premier engouement pour la bicyclette... il y a
un siècle ! Comme dans la plupart des pays européens industrialisés, les années 1920 à 1940 y virent l’apogée
de ce mode de déplacement urbain. Mais, dès les années 1950, l’adaptation de la ville à l’automobile
provoqua ici aussi un effondrement général de la pratique. Sur le pont de la reine Louise, à l’entrée du centre-
ville, on dénombrait 62 000 passages de vélos par jour en 1949, et seulement 8 000 en 1970. Le nombre est
aujourd’hui remonté à 48 000...
En 1965, la ville relance un projet d’autoroute qui aurait pu défigurer le quartier de Vesterbro, avec douze voies de circulation. « Par chance, la municipalité était pauvre, elle n’en a pas eu les moyens », raconte Mme Marie Kåstrup, cheffe du programme vélo de la municipalité. « Vous noterez que le Danemark n’a jamais
eu d’industrie automobile, ajoute M. Bondam. Par de nombreux aspects, nous sommes très proches de nos
voisins suédois, mais eux ont deux constructeurs, Volvo et Saab, dont l’influence sur la planification urbaine a
été énorme. En France, vous avez Peugeot, Renault ou Michelin... »
Le projet d’autoroute urbaine est abandonné en 1972. Le choc pétrolier de l’année suivante élargit l’audience
des écologistes. Comme à Berlin ou à Paris, des manifestations imposantes, des « vélorutions », sont
organisées régulièrement devant la mairie. « Les Copenhaguois voulaient avoir accès à leur ville, à leurs rues,
que les pouvoirs publics redonnent la priorité aux piétons et aux vélos, commente Mme Kåstrup. Ici, ils ont fini
par être entendus... »
Les sociaux-démocrates, qui dirigent la commune depuis plus d’un siècle, s’ouvrent alors aux questions
environnementales et forment des coalitions qui vont des sociaux-libéraux à la gauche écologiste. Le retour de
la bicyclette est facilité par la subsistance d’infrastructures, et surtout d’une doctrine héritée du début du
XXe siècle : la protection des cyclistes par des itinéraires séparés, qui empruntaient initialement les pistes
latérales à la chaussée réservées aux chevaux.
La première piste cyclable en site propre date de 1915.
Réapparu très progressivement dans les politiques publiques à partir de 1982, le vélo fait de plus en plus
d’adeptes. Avant les élections communales de 2005, la congestion des pistes cyclables devient l’un des
problèmes les plus urgents. Première femme maire de la capitale (2006-2009), Mme Ritt Bjerregaard lance un
ambitieux plan d’investissement dans les infrastructures et la construction d’un réseau cohérent. À la veille de
la conférence mondiale sur le climat prévue à Copenhague en 2009 — qui se soldera par un échec , la
municipalité se fixe pour objectif d’atteindre la neutralité carbone dès 2025.
Lui aussi social-démocrate, le successeur de Mme Bjerregaard, M. Frank Jensen, entré en fonctions en 2010,
poursuit ce programme avec le soutien de l’opposition de droite. « On peut penser que la défense du vélo est
une idée de gauche. Mais c’est aussi un outil très efficace pour organiser la ville, la productivité, ce qui
correspond aux attentes des gens de droite, explique M. Bondam. Aujourd’hui, ce sujet fait quasiment
consensus, de l’extrême gauche à l’extrême droite — avec des nuances et encore quelques batailles sur le
stationnement, par exemple. » Autre particularité que l’on n’est pas près de voir à Paris et dans les autres
grandes villes françaises : ici, tous les conseillers municipaux roulent à bicyclette.
Philippe Descamps
À Lyon, les entrées et sorties de l'agglomération sont particulièrement redoutées par les cyclistes. Après la mort de l'un d'entre eux à Caluire, un vélo blanc a été installé à l’intersection de la Grande Rue de Saint Clair et de la Montée des Soldats, là où il n'y a pas d'aménagement cyclable.
Le 4 décembre, un cycliste a été tué par le conducteur d'un camion à Caluire, à l’intersection de la Grande Rue de Saint Clair, de la route de Strasbourg, de la Montée des Soldats et du Pont Raymond Poincaré. Aucun aménagement dédié n'est installé à cet endroit pour les usagers vélo, alors qu'il s'agit de l'un des points d'accès majeurs vers la ville de Lyon (lire ici). Pour La Ville à Vélo, en l'absence d'infrastructures, ce carrefour est "un verrou des mobilités pour le plateau nord".
Un vélo fantôme
Vendredi 31 janvier, une centaine de personnes ont tenu à se retrouver au carrefour, installant un nouveau vélo blanc en hommage au cycliste mort (le premier posé après l'accident a disparu). Ce "ghost bike", "vélo fantôme", a ainsi été soudé sur une barrière lors de cette manifestation qui a pris des allures des cérémonies. Les cyclistes ont une nouvelle fois fait part de leurs besoins d'avoir des aménagements dédiés sur ce carrefour actuellement dangereux.
Lors d'un comptage en décembre durant 1h30 en heure de pointe, 130 cyclistes avaient été recensés sur ce secteur par La Ville à Vélo. Si ce verrou était amené à sauter, il ne fait aucun doute que ce chiffre pourrait connaître une hausse exponentielle. A quelques semaines des élections municipales et métropolitaines, ce vélo blanc symbolise plus que la mort d'un cycliste, mais bien un secteur où personne ne veut qu'un tel drame ne se reproduise.
Le deuxième "vélo fantôme", en hommage à un cycliste décédé à Caluire, a été retiré par les services de la ville. Une décision qui a provoqué l'émoi du côté des associations cyclistes.
"Prière de respecter ce vélo blanc à la mémoire d'un cycliste décédé ici". Vendredi 31 janvier, une centaine de personnes se sont rendues au carrefour de la grande rue de Saint-Clair et de la Montée des Soldats à Caluire, pour installer un "vélo fantôme". L'opération était en hommage à un cycliste décédé ici début décembre dans un accident.
Le premier vélo posé après ce drame avait disparu. Pour s'assurer que le nouveau reste, le "ghost bike" avait été soudé à une barrière, ce qui ne l'a pas empêché de subir le même destin. Cette nouvelle disparition a provoqué un vif émoi dans la communauté cycliste et les associations de l'agglomération. Une plainte avait été déposée auprès de la police, jusqu'à ce que l'on apprenne que l’enlèvement du vélo fantôme avait été demandé par les services de la ville.
"Le vélo était stationné dans un virage, avec une silhouette dessus, c'était particulièrement dangereux. Une voiture qui l'aurait vu à la dernière minute aurait pu faire une embardée sur la gauche et rentrer dans un autre véhicule ou un cycliste", précise la ville. "La personne à qui appartient le vélo pourra le récupérer gratuitement à la fourrière. Si elle veut apporter à nouveau un témoignage sur le carrefour, il faudra faire une demande d'occupation de l'espace public. Il est possible d'avoir un symbole, mais pas là, pas à cet endroit, ce n'est pas possible. Nous pouvons échanger avec les associations avant", complète la ville qui ajoute ne pas être responsable du premier enlèvement.
Détecter les cyclistes avant d’ouvrir la porte
L’”exit warning” est un système de détection, qui informe, sous forme d’alerte visuelle ou sonore les cyclistes ainsi que les occupants du véhicule lorsqu’il détecte l’ouverture d’une porte de voiture en stationnement pouvant provoquer une collision.
Le système peut même empêcher la porte du véhicule de s'ouvrir au moment où un cycliste ou une trottinette passe.
Comment ça marche ?
Les capteurs de l'"exit warning" analysent les mouvements des usagers de la route qui approchent, qu'ils soient à vélo ou en trottinette électrique, côté conducteur et passager du véhicule. Si le système détecte une ouverture de portière pouvant provoquer une collision, une alarme retentit.
Les LED rouges, sur le rétroviseur extérieur, et à l’intérieur des portes, clignotent pour avertir également le cycliste. Des tests seront effectués dans les prochains mois, pour s’assurer que la technologie s’adapte aux usagers et à tous les marchés avant, pourquoi pas, d’intégrer les véhicules de demain.
Déconfinement : Lyon a moins d'un mois pour un plan vélo et piéton ambitieux
"Urbanisme tactique" ou comment repenser les déplacements en ville le plus rapidement possible, notamment pour les piétons et cyclistes. Cette technique d'aménagement permet le respect des distances lors du déconfinement, une fois l'épidémie de coronavirus COVID-19 maîtrisée. La métropole de Lyon a moins d'un mois pour développer un plan vélo et piéton ambitieux, tout en s'inspirant de ce qui se fait ailleurs. Explications et exemples dans le monde.
Les villes françaises, dont celles de la métropole de Lyon ont toutes été construites en laissant la majorité de l'espace aux voitures. Véhicules avec majoritairement une seule personne, pour une occupation de l'espace au sol essentiellement entre 6 et 8 m2 . À l'inverse, les transports en commun, le vélo ou la marche à pied ont un meilleur ratio "utilisation de l'espace public / pour nombre de personnes transportées". Ce n'est pas un scoop, depuis plusieurs années, de nombreuses photos et vidéo montrent la même rue uniquement occupée par des automobilistes, cyclistes, piétons ou usagers d'un réseau de bus.
La tendance récente dans une métropole comme Lyon était de redonner de la place aux transports en commun en site propre, à l'image de ce qui s'est fait pour la ligne C3 (doublée d'une bande cyclable où les vélos peuvent passer en priorité aux feux "dans l'ombre du bus"). L'effet voulu est simple : ceux qui l'empruntent ne subissent pas les bouchons et ne perdent pas de temps. En parallèle, les conducteurs coincés à côté, qui se font continuellement doubler par des modes plus efficients, peuvent décider de tenter l'expérience.
Et vient alors le coronavirus COVID-19
Le coronavirus COVID-19, le confinement, et la nécessité de maintenir la distance entre chaque usager de la rue ou dans les transports modifient aujourd'hui le paradigme. Le déconfinement pourrait accélérer les changements tout en apportant des nouveaux qui s'inscrivent dans un rééquilibrage de l'espace public en fonction de l'intérêt du plus grand nombre. Aujourd'hui, l'ensemble des acteurs des transports en commun s'inquiètent de ne pas retrouver tous leurs usagers immédiatement après le confinement, tout en devant régler la nécessité de maintenir la distance sociale entre eux. En parallèle, la crainte de voir le trafic automobile et une congestion plus forte est réelle (sachant qu'ajouter des routes ne règlent pas le problème, au contraire). Restent alors deux modes qu'il est possible de privilégier rapidement en leur redonnant de l'espace pour maintenir les distances sociales : la marche et le vélo. C'est là que l'urbanisme tactique entre en jeu.
Une tendance mondiale
Pour favoriser ces deux modes, l'urbanisme tactique préconise de mettre en place le plus vite possible des structures temporaires ou pérennes à l'image de plots, blocs de béton, qui permettent de reprendre de l'espace sur les zones dédiées aux voitures et d'offrir des voies protégées aux piétons et cyclistes. Il ne s'agit pas de bouter les voitures hors des villes, mais de procéder à un rééquilibrage dans un contexte où il est incontournable.
Plusieurs grandes métropoles ont ainsi commencé à mettre en place des initiatives de ce genre. Berlin a été l'une des premières avec ses pistes temporaires.
A Bogota, ce sont 76 km de nouvelles pistes cyclables qui sont ouvertes entre 6h et 19h30. Même aux Etats-Unis, pourtant considérées comme le royaume du tout voiture, l'initiative a été mise en place, comme à Boston.
La métropole de Lyon à la traine... comme les autres
Le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement vient de publier un guide "Aménagements cyclables temporaires et confinement : quelles opportunités ?" https://www.cerema.fr/fr/actualites/ame ... nt-quelles Ce dernier a vocation d'aider les collectivités françaises à mettre rapidement en place des infrastructures pour préparer le déconfinement. Selon le Centre, il n'y a aucun obstacle légal en France.
Il serait impensable que les restrictions de pratique individuelle du cyclisme puissent perdurer au-delà du 11 mai, a estimé samedi la Fédération française de cyclisme (FFC). «Cela constituerait une véritable discrimination vis-à-vis de notre sport alors, qu’au contraire, le vélo présente une opportunité sans précédent de transformer en profondeur et de manière pérenne la mobilité dans notre pays», souligne la fédération présidée par Michel Callot.
Dans le contexte de la pandémie de Coronavirus, la FFC appelle tous les pratiquants cyclistes à se conformer strictement aux consignes des autorités gouvernementales et sanitaires. Tous les entraînements sportifs en plein air, y compris individuels, ne sont pas responsables face à la situation actuelle.:
Il y a quelques jours, le Ministère des Sports, en toute cohérence avec les annonces faites par le gouvernement, a précisé les conditions d’une pratique sportive individuelle en plein air par les Français : l’injonction du gouvernement doit être respectée à la lettre, par les amateurs comme par les professionnels.
Par activité physique, il est entendu de « se dégourdir les jambes très brièvement ». Pour les 15 jours qui viennent, pas d’exception, ni pour les sportifs professionnels ni pour ceux qui préparent les JO.
La discipline doit être collective et les sportifs ont un rôle exemplaire à jouer. Concernant les sorties à vélo spécifiquement notamment à cause du risque d’accident.
La position fédérale est la suivante :
Depuis la parution au Journal Officiel du 24mars 2020 du Décret du 23 mars 2020 du Premier Ministre, les conditions liées à la pratique de l’activité physique individuelle dans cette période de confinement ont évolué. En effet, au 5ème du Chapitre 2 du décret susvisé, il est précisé :
« Déplacements brefs, dans la limite d'une heure quotidienne et dans un rayon maximal d'un kilomètre autour du domicile, liés soit à l'activité physique individuelle des personnes, à l'exclusion de toute pratique sportive collective et de toute proximité avec d'autres personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupées dans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie ; »
À la suite de la parution de ces dispositions, la FFC profite de ce communiqué pour constater qu’il est toujours autorisé d’utiliser un vélo comme moyen de transport dans les conditions dérogatoires de déplacements prévues par le Décret du 23 Mars 2020 (trajet domicile/travail, achat de première nécessité…).
Contrairement à ce qui a pu être affirmé ici ou là, la FFC n’avait d’ailleurs pas dit l’inverse lors de sa communication précédente (19 mars), laquelle ne visait que la pratique sportive du cyclisme. C’est aussi cette position qu’elle adopte lorsqu’elle est interrogée par des citoyens via l’adresse courriel assistancecovid19 mise en place.
Pour ce qui concerne l’usage d’un vélo dans le cadre d’une activité physique individuelle, la FFC prend note que le Ministère de l’Intérieur, dans les conditions visées au 5ièm, à savoir dans la limite d’une heure par jour et dans un rayon maximal d’1 KM autour du domicile, considère que l’utilisation d’un cycle uniquement par les enfants reste possible, accompagnés d’un adulte à pied. https://twitter.com/hashtag/v%C3%A9lo?src=hashtag_click
Dans ce contexte, la FFC rappelle la responsabilité et la solidarité que tout à chacun se doit de faire preuve en ces moments si difficiles, et incite toutes et tous passionné-e-s de cyclisme, à aller découvrir, au travers du site https://roulezchezvous.ffc.fr., les nombreuses activités développées pour pouvoir pratiquer, ou se divertir pour les plus jeunes, chez soi.
Pour toutes informations : assistancecovid19@ffc.fr
Victoire pour la Fédération française des usagers de la bicyclette. Celle-ci avait déposé un référé liberté pour se plaindre de l’interdiction de la pratique du vélo, émis par l’Intérieur sur Twitter. Elle contestait cette communication alors que les exceptions aux mesures de confinement autorisent toutes les pratiques sportives individuelles.
Le décret du 23 mars 2020 autorise notamment les « déplacements brefs, dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, liés soit à l’activité physique individuelle des personnes, à l’exclusion de toute pratique sportive collective et de toute proximité avec d’autres personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupées dans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie ».
De fait, des internautes ont pu télécharger une attestation, cocher la case idoine au besoin sur leur smartphone… mais malgré tout faire l’objet d’une contravention pour le seul fait qu’ils pratiquaient du vélo, même dans le périmètre autorisé.
C'est dans ce cadre que la Fédération française des usagers de la byciclette avait déposé un référé-liberté devant le Conseil d'Etat. La mesure avait été utile, contraignant l'Intérieur à sortir du bois. Dans ses écritures, le ministre avait en effet finalement reconnu que « la pratique de la bicyclette n’étant interdite pour aucun des déplacements autorisés par le décret du 23 mars 2020 », alors même que son fil Twitter, celui du ministère des Sports ou encore celui de plusieurs préfets était affirmé l’inverse (notre florilège). https://twitter.com/reesmarc/status/1254670205092892673
La Ville de Lyon critique le plan vélo de la Métropole et le juge trop frileux
Alors que la plupart des tracés stratégiques, sur les secteurs de centre-ville (rive droite du Rhône et rive gauche de la Saône par exemple) ont été jugés « trop complexes » et reportés à l’été voire en fin d’année par la Métropole, la ville de Lyon demande un réexamen urgent de ce plan.
Dans un communiqué, la ville de Lyon critique le plan vélo de la Métropole de Lyon en le jugeant trop frileux. La commune avait en effet saisi la Métropole le 22 avril dernier, pour lui demander un plan d’urgence vélos et modes doux, en proposant une liste de tracés (1). Alors que cette semaine, la Métropole a présenté aux différentes communes, le déploiement de son plan vélo en 3 étapes (11 tracés partiels déployés sur son territoire mi-mai), la ville de Lyon regrette que la plupart des tracés stratégiques, sur les secteurs de centre-ville : rive droite du Rhône et rive gauche de la Saône par exemple aient été jugés « trop complexes » et reportés à l’été voire en fin d’année.
La Ville de Lyon qui explique qu’une fois les habitudes de circulation reprises sur les zones à fort trafic, il sera difficile de faire changer les habitudes de mobilité, demande donc à la métropole qu’elle procède à une nouvelle analyse urgente de ce plan et qu’elle veuille bien en reconsidérer le calendrier et les modalités de mise en œuvre.
« Ces propositions sont guidées par la facilité de réalisation des tracés »
Selon Alain Giordano, adjoint au maire de Lyon chargé des Espaces verts et du cadre de vie, « Il est regrettable que ces propositions soient guidées par la facilité de réalisation des tracés, alors que ce sont les concentrations de flux, qui auraient dû fixer l’ordre des priorités : il y a une sorte d’urgence à réorienter vers les modes actifs tous les déplacements dans les secteurs les plus denses ».
« Un observatoire partagé entre la métropole et les villes »
Jean-Yves Sècheresse, adjoint au Maire de Lyon, en charge de la Sécurité, salubrité, tranquillité publique et des déplacements quant à lui demande, « la mise en place avant le 11 mai d’un observatoire partagé entre la métropole et les villes, permettant d’aborder de manière concertée et stratégique nos modes de déplacements sur le territoire métropolitain, au regard des évolutions de comportements et de la reprise progressive des activités, et une communication active pour informer au plus vite les Lyonnais et grand Lyonnais des nouveaux plans de mobilités sur Lyon ».
1- Les tracés : repérage en bleu des n° correspondants dans le planning Métropole - mon post du 1er mai 11h19
Axe Nord-Sud : quais du Rhône en rive droite pour relier Herbouville à Perrache, (n° 15 dans liste Métropole)
Axe Nord-Sud : quais de Saône en rive gauche pour relier Caluire à Confluence, (n° 45)
Création d’une voie cyclable à double sens sur la presqu’île sur la rue Edouard Herriot, (n° 46)
De Mermoz, via Epargne, Marc Bloch et Universités (de Bron au centre via pont de l’université), (n° 8 et n° 12 )
Garibaldi dans les sections encore non aménagées, (n° 21)
Charles de Gaulle (cité internationale pour rejoindre Villeurbanne/Vaulx-en-Velin), (n° 6)
Cours Vitton et Cours Roosevelt sections non aménagées (pour relier Villeurbanne à Hôtel de Ville), (n° 33)
Du Pont de Lattre-de-Tassigny vers la rue Duquesne (de Vaise vers la Part Dieu), (n° 10)
Vaise : Rue Joannès Carret et route de Saint Cyr, (la Métropole propose les quais RD de Saône n° 32 )
Rue de Bonnel, (n° 41)
Rue Lacassagne section Félix Faure/Dauphiné. (n° 42)
Coronavirus à Lyon : De nouvelles pistes cyclables aménagées dans la métropole pour le déconfinement
DECONFINEMENT La Métropole de Lyon a présenté ce lundi les nouveaux aménagements qui vont être installés pour favoriser la pratique du vélo et de la marche en vue du déconfinement
Elisa Frisullo
Publié le 05/05/20 à 08h35 — Mis à jour le 05/05/20 à 08h35
La Métropole de Lyon a présenté lundi les nouveaux aménagements qui vont être installés pour favoriser la pratique du vélo et de la marche lors du déconfinement.
L’objectif est de proposer une alternative aux TCL à ceux qui souhaitent éviter les transports en commun et d’éviter un retour en force de la voiture individuelle.
Des pistes cyclables temporaires sont en cours de création. Des zones 30 et secteurs piétons devraient être créés dans plusieurs communes pour favoriser la marche dans le respect des règles de distanciation.
Certains aménagements sont déjà visibles dans l’agglomération. En vue du déconfinement et de la reprise de déplacements plus habituels des habitants, la métropole de Lyon https://www.20minutes.fr/lyon/ a détaillé lundi après-midi les mesures «transitoires» https://www.grandlyon.com/fileadmin/use ... ctique.pdf imaginées pour favoriser la pratique du vélo et de la marche dès le déconfinement https://www.20minutes.fr/societe/deconfinement/ et dans les prochains mois. « Selon différents sondages et enquêtes qui ont été réalisés auprès des usagers habituels des TCL, un tiers indiquent qu’ils utiliseront les transports en commun à partir du 11 mai. Ce qui signifie que 70 % ne les utiliseront pas », a souligné le président de la métropole David Kimelfeld.
La crainte d’un retour en force de la voiture individuelle dans les centres-villes a donc incité les autorités locales à imaginer, en lien avec le Sytral (organisateur des TCL) et sous la houlette de la métropole, un plan d’action en faveur des modes doux.
+ de pistes cyclables, des trottoirs plus grands, + de zones piétonnes : dès le 11 mai pour le #déconfinement, la Métropole de #Lyon donne plus de place à la marche à pied et au vélo.
https://t.co/vK0YLAeUdp pic.twitter.com/tB3m2U6dqe
— Métropole de Lyon (@grandlyon) May 4, 2020
Les couloirs de bus ouverts aux vélos
D’ici au mois de septembre, 77 nouvelles pistes cyclables seront aménagées, de manière provisoire, pour compléter les 1.000 km de pistes existants sur le territoire. Douze kilomètres doivent être achevés pour le 11 mai, 33 km supplémentaires pour début juin, puis une dizaine encore début juillet et une vingtaine pour la rentrée. Parmi ces aménagements, la métropole a prévu de nouveaux corridors destinés à faciliter les trajets sécurisés d’un point A à un point B, en créant au sol des zones réservées aux cyclistes.
C’est le cas depuis ce lundi matin sur le pont de la Gullotière et le début du cours Gambetta, où des bandes jaunes signalent les zones réservées aux deux-roues. Les voies de circulation des vélos vont aussi être réduites avenue Jean-Jaurès (7e), sur le boulevard du 11 novembre à Villeurbanne ou encore quai Charles-de-Gaulle, dans le 6e arrondissement. Pour favoriser l’usage des deux-roues, la majorité des couloirs de bus (contre la moitié aujourd’hui) va également être ouverte aux cyclistes et 3.000 arceaux vont être installés dans la rue pour le stationnement des vélos.
« Il nous faut traiter aujourd’hui les mobilités de manière différente », a répété David Kimelfeld, soulignant que certains de ces aménagements pourront être conservés au-delà de la crise sanitaire, s’ils apparaissent indispensables et adaptés. Une réponse aux associations de promotion du vélo qui réclamaient depuis des mois, dans la perspective des élections municipales et métropolitaines, un plan d’action beaucoup plus ambitieux en faveur des deux-roues.
Le @grandlyon annonce 56 km d'aménagements temporaires réalisés d'ici début juillet, ainsi qu'une prime de 500 euros pour l'achat d'un VAE, 3000 arceaux vélos et 100 % des voies de bus cyclables.
— Maison du Vélo Lyon (@maisonvelolyon) May 4, 2020
Zone 30 et piétonnes
Au-delà des pistes cyclables, des travaux ou aménagements devraient être engagés en de multiples points de la métropole pour favoriser et sécuriser la marche. Aux abords de commerces générant des files d’attente sur des espaces exigus, les trottoirs devraient être élargis, afin de permettre à chacun de respecter la distanciation sociale. Vers les écoles et les collèges, où des familles et élèves pourraient être amenés à se masser, le stationnement pourrait être interdit ou des zones 30 créées.
Des rues ou secteurs devraient également être piétonnisés, a ajouté ce lundi Jean-Luc Da Passano, vice-président chargé des déplacements et de la voirie à la métropole. Pour permettre aux communes de signaler les zones à aménager rapidement en faveur des piétons, la métropole a activé une cellule d’urgence pour répondre, dans un délai de dix jours, aux villes souhaitant effectuer des aménagements.
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