La difficulté ne réside pas dans le constat, mais dans le changement...
Ce discours s'inscrit dans un ensemble de raisonnements émergents, s'affranchissant
enfin des dogmes du XXe siècle. Mais ce sont des arguments qu'on trouve déjà dans les théories des années 60/70, qui faisaient florès dans les revues d'architecture et d'urbanisme... et qui font la part belle à la table rase et à l'abandon pur et simple d'un état pour passer au suivant. Sauf que l'humain ne semble pas fonctionner correctement avec ce type de contraintes et d'incertitudes, stressantes et souvent employées comme moyen de gouvernance très discutable.
Parmi les difficultés de mise en application, je note des "trous" dans ces nouveaux raisonnements en termes :
. d'arguments recevables des propriétaires et occupants actuels satisfaits de leur situation et ne souhaitant pas en changer, ni déménager pour quelques raisons que ce soit. Ils sont comme ils sont, avec un "héritage" lié à leur histoire familiale, ou professionnelle, et conséquence de leurs choix faits à un moment donné sans que qui que ce soit y ait trouvé à redire ; pour quelles raisons objectives il serait utile de les mettre en mouvement et en vibration ? Comme le fait remarquer Amaury, quid des aspirations individuelles ? Mise en oeuvre brutale et définitive excluant toute nuance au niveau individuel ? On casse tout et on recommence ? On déplace tout le monde ? Ceaucescu, sors de ce corps !
. de gestion de la situation transitoire entre "maintenant" et un "nouveau modèle présenté comme vertueux (avec des critères provisoirement différents mais pouvant devenir obsolètes)" ; partant de là, dans ce discours neuf, où sont les éléments tangibles pour appréhender "l'après"? Et par conséquent, si on ne peut pas appréhender l'après, quel est le plus pertinent : le changement de modèle brutal ou le changement très progressif ? Et dans l'absolu : pourquoi changer, d'abord ?
On a un retour d'expérience relativement cohérent dans ce domaine avec les villes nouvelles et grands ensembles en périphérie : les "nouveaux" modèles sont peu ou mal entrés dans le processus historique de constitution et de vie du territoire ; l'ensemble est directement transposable en terme de questions / solutions / conséquences...
. de la méconnaissance manifeste dans la plupart des exposés, de la nature même des déplacements : à l'échelle d'un bassin, d'une agglomération, se superposent des flux différents mais qui utilisent conjointement le même mode : voiture, vélo, marche à pied, bus / trams / métro, etc. Or l'usage est totalement différent entre le professionnel sédentaire, le professionnel qui rayonne à partir d'une base sur tout le bassin ou dans un rayon réduit, les trajets combinant dépose à l'école puis domicile > travail dans le même déplacement dans un temps imparti minimum, les actifs, les non actifs qui ont de plein droit l'utilisation de tous les modes aux mêmes heures que les actifs, les livraisons, les déplacements techniques pour le fonctionnement de la cité, etc.
Toutes les réponses proposées et argumentées sont valables pour un ou plusieurs des éléments de typologie ci dessus. Mais jamais pour la globalité, ou alors avec un tel coût de mise en oeuvre qu'on retombe immanquablement sur l'utopie sympathique...
Et puis, pendant ce temps, il reste toujours l'incommensurable C... nature humaine toujours disposée à truander les règles sur le dos de la collectivité (y compris quand elle réalise des travaux visant à améliorer le bilan coté pollution des transports !) :
https://www.20minutes.fr/planete/223891 ... ses-natureNice: Des centaines de tonnes de déblais de chantiers ont été déversés dans la nature
TRAFIC DÉMANTELÉ
Neuf personnes sont mises en examen dans le cadre de cette affaire qui concerne notamment le chantier du tramway de Nice, dont des déblais ont été dispersés dans l’arrière-pays…
http://www.leparisien.fr/faits-divers/a ... 610841.phpCourant 2016, un renseignement permet aux gendarmes de s’intéresser à une société monégasque qui déverse illégalement, dans les communes proches de Nice, des déchets provenant de chantiers du tramway de la ville et du tunnel de Monaco. « La société du Rocher travaillait de concert avec une entreprise varoise spécialisée dans le terrassement, précise une source proche du dossier. Ces deux sociétés récupéraient les déchets d’une cimenterie qui produit de la laitance de béton et payait pour en être débarrassée. »
Une pollution qui provoque des inondations
Cette terre polluée ne représente pas un danger immédiat pour la santé comme les métaux lourds. Mais ces dépôts illégaux ne sont pas anodins et même menacent la vie des habitants de cette région soumise aux inondations. « La plupart de ses fraudeurs déversent les déchets dans le lit des rivières et les fleuves, explique un spécialiste. Cette terre bloque l’écoulement des cours d’eau et à terme entraîne des inondations. »
Lors de perquisitions, les gendarmes ont mis la main sur de nombreux documents, dont certains permettront de quantifier la quantité de déchets éliminés frauduleusement. Leurs analyses devraient aussi aider à comprendre si des complicités existent dans les cinq sociétés où les syndicats de traitement des ordures de la région qui sont considérés comme victimes dans ce dossier.
Les militaires ont saisi quatorze camions utilisés dans ce trafic et près de 10 000 €. Vingt-quatre parkings et une maison, construits sur de la terre souillée, d’une valeur d’1,75 M€, sont dans la ligne de mire de la justice. Durant les auditions, les suspects ont minimisé les faits ou assuré qu’ils ne savaient pas qu’il fallait prendre des précautions avec ce genre de déchets.