Salut,
A l'occasion de l'inauguration de la branche Est du Rhin-Rhône
François Fillon a affirmé la détermination de l’État à boucler la LGV Rhin-Rhône.
http://www.leprogres.fr/fr/article/4...hin-Rhone.htmlConcernant les deux autres branches :
« Elles sont dans des phases moins avancées et certains ont cru pouvoir en tirer un argument pour dire qu’elles ne se feraient pas. (...) Je vous le dis clairement : nous sommes déterminés à faire avancer ces projets »
Concernant en particulier la branche Sud reliant à Lyon :
« [elle] donnera au projet toute sa dimension européenne, les études complémentaires devront être finalisées avant l’été pour déterminer la feuille de route en concertation étroite avec les élus des territoires concernés »
Espérons que cette prise de position pragmatique sera suivie d'effets, l'état a plus à perdre qu'à gagner à un abandon de la branche Sud du Rhin-Rhône.
Pour les Régions concernées (Franche-Comté, Bourgogne, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, PACA), cela ressemblerait à un nouveau coup bas au moment même où l'état concède un effort pour la réalisation du Grand-Paris.
Rappelons que les rumeurs évoquant un ajournement de la branche Sud du Rhin-Rhône, émanaient officieusement du ministère, mais furent reprises par certains dirigeants de la SNCF. Avec en filigrane la volonté de freiner l'ouverture à la concurrence allemande en direction de l'Espagne et de l'Italie.
De manière plus inquiétante, certains avaient visiblement occulté, la dimension européenne du projet Rhin-Rhône que le PM vient de rappeler.
Le Rhin-Rhône fait en effet parti du projet prioritaire européen PP24 ((Lyon-Gênes)/(Gênes-Milan)-Bâle-Duisbourg-Rotterdam-Anvers) . Ce projet prévoit ainsi la réalisation d'un axe majeur nord-sud reliant la Mer du Nord à la Méditerranée, de Rotterdam/Anvers à Gènes via Cologne, Francfort, Bâle, Berne, Milan, mais aussi vers Marseille et Barcelone par Bâle/Mulhouse-Lyon.
Le Rhin-Rhône est en particulier ses branches Est et Sud forme donc un maillon essentiel du RTE, car il devrait permettre la jonction entre l'axe Nord-Sud PP24 associé aux corridors frets A et C et l'ensemble constitué par la branche Sud du PP3 (Lyon-Barcelone) et PP6 (Lyon-Turin-Budapest) qui sont associés au corridor fret D. Rappelons que c'est la France qui a proposé l'intégration du Rhin-Rhône au PP24 et s'est engagée à commencer les travaux de la branche Sud à partir de 2013 pour une livraison à l'horizon 2020. Les 160km de la branche Sud Rhin-Rhône comme les 95km de la branche Ouest sont d'ailleurs inscrits dans la loi Grenelle 1 au titre des lignes nouvelles à réaliser d'ici 2020...
D'autre part, comme le note le premier ministre, la branche Sud confère sa dimension européenne au projet et justifie l'intégration de celui-ci au PP24. Ce faisant elle justifie aussi en partie les subventions européennes déjà perçues à ce titre pour la branche Est (198 millions d'euros ~9%)En tout état de cause, si l'état entendait repousser la réalisation de la branche Sud sine die, il devrait le signifier à la Commission Européenne et motiver son retard...
Même si cela ne plaît sans doute guère aux jacobins, se priver d'une telle artère pour économiser 3 Mds € serait une belle ânerie. D'autant que sans beaucoup d'effort, l'aide de l'Union pourrait à nouveau s'élever à un minimum de 10% dans le mandat 2014-2020...
Prendre le RTE pour un catalogue de liaisons dont on pourrait jouer au gré des échéances ou pour protéger ses opérateurs nationaux serait une erreur. De plus, cela n'attirerait certainement pas les faveurs de Bruxelles pour d'autres projets...
Pour la Commission Européenne et son vice-président en charge des transports Siim Kallas, la libre concurrence et la réalisation du Réseau de Transport Européen sont des sujets sérieux, car ils incarnent une concrétisation de l'Union au niveau citoyen.A+